Répression des violences sexuelles sur mineurs : une manifestation à Papeete contre l’article 2 de la loi Schiappa

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Publié le 16/06/2018 à 7:51 - Mise à jour le 16/06/2018 à 7:51

Le projet de loi qui vise à renforcer la lutte contre les violences sexuelles et sexistes a été adopté en première lecture à l’Assemblée nationale en mai dernier. Le mercredi 20 juin, il devrait passer devant les sénateurs. Mais depuis le début, une partie du texte fait grincer des dents. Il s’agit de l’article 2 sur la répression des infractions sexuelles sur les mineurs.

POURQUOI ?

Le texte créé un nouveau délit : l’atteinte sexuelle avec pénétration sur mineur de moins de 15 ans, punissable d’une peine de 10 ans de prison. Pour les opposants, cette qualification de délit pose problème car il s’agit d’une infraction moins grave que le crime. Ils estiment que ce changement entraîne une banalisation du viol. 

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Pour la secrétaire d’état à l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, l’article est « ferme » et « protège mieux les enfants », comme le rapporte l’Express. Pour certaines associations, c’est tout le contraire.  En France métropolitaine, plusieurs personnalités ont lancé un appel pour que cet article soit retiré. En Polynésie aussi, cette opposition un trouvé un écho.
 

UNE INJUSTICE

Ce dimanche matin, une trentaine de personnes s’est rassemblée devant le palais de justice de Papeete suite à l’appel lancé par la Women international league for peace and freedom (WILDPF). Hommes et femmes polynésiens étaient présents. Ils demandent le retrait de cet article 2. Tiareroa Paoaafaite, présidente de la WILPF, s’insurge : 

 » Ils disent qu’il y a un progrès dans la peine. Sauf que, un viol, aux assises, c’est puni de 15 ans et plus donc il ne faut pas mâcher ses mots. Une atteinte sexuelle avec pénétration, c’est un viol donc nous ne voulons pas de ce nouveau délit. « 

L’association regrette que seule la député Maina Sage ait voté contre le projet de loi. Le texte devrait passer au Sénat mercredi 20 juin. Les manifestants vont faire passer aux sénateurs polynésiens une pétition pour leur faire part de leur opposition.
 

Rédaction web avec Tamara Sentis

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