C’est bientôt l’heure de la rentrée pour les élèves comme pour le personnel enseignant. Une rentrée au goût particulier pour les 18 proviseurs et proviseurs adjoints fraîchement arrivés au fenua. Ce lundi matin, tous ont été reçus par la ministre de l’Éducation et les cadres de la DGEE. Christelle Lehartel leur a expliqué ce qu’elle attendait d’eux : « J’ai beaucoup insisté sur ma lettre de rentrée, sur la politique éducative de la Polynésie française… sur la prise en compte de nos enfants fragiles, la prise en compte de la différenciation de nos cultures ici en Polynésie française : quand c’est quelqu’un qui est aux Marquises, il fonctionne différemment de celui qui est en mission sur Tahiti ».

Romain Mathieu fait partie de ces nouveaux arrivants. En provenance de Dijon en métropole, il s’apprête à prendre la direction du Lycée professionnel de Mahina. La Polynésie ? Il l’avait en tête depuis de longues années pour diverses raisons. « Il y a plus de 20 ans, j’avais déjà souhaité venir en Polynésie française en tant qu’enseignant, mais à l’époque cela n’avait pas été possible. Et là, ça l’est. C’était vraiment pour découvrir quelque chose d’autre, une culture, une civilisation, une histoire… Et à mon modeste niveau, c’était aussi venir avec mes compétences et mon expérience pour les mettre au profit de la Polynésie par rapport aux élèves » nous dit le nouveau proviseur.

Comme lui, ils sont nombreux à vouloir exercer au fenua. Chaque année, la DGEE dispose donc d’un large vivier pour ses recrutements. « Il y a énormément de candidatures, et on essaie de prendre ceux qui sont à même de travailler en Polynésie. On étudie leur dossier personnel, on fait un entretien… et puis après, les meilleurs sont sélectionnés » précise Christelle Lehartel.
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Ces recrutements de proviseurs métropolitains sont encore indispensables. Plusieurs natifs de Polynésie dirigent déjà des établissements du secondaire, mais ils ne sont pas encore assez nombreux pour occuper l’ensemble des postes, confirme Christelle Lehartel. « Il y en a une en particulier qui va partir cette année, qui a réussi le concours d’entrée. Donc elle va se préparer pendant trois ans. C’est une jeune Polynésienne qui était directrice dans un CJA à Papeete et qui part se former. On sollicite évidemment plus de Polynésiens pour partir se former parce qu’on voit bien la différence quand même avec nos enfants de Polynésie » ajoute la ministre de l’Éducation. Demain, elle ira à la rencontre des enseignants nouvellement arrivés avant que ceux-ci ne rentrent dans le vif du sujet, dès la semaine prochaine.