Quatre-vingt treize élèves sont concernés. Ils feront le trajet avec les nouveaux bus de la Presqu’île, car 5 kilomètres séparent les écoles Ohi Tei-Tei de Afaahiti et Hélène Auffray de Pueu. Les classes provisoires sont installées sur un terrain communal voisin de l’établissement.
« Personnellement je trouve que c’est une bonne chose », indique Haretaua Ellacott, secrétaire de l’association des parents d’élèves de l’école. « On voit que nos enfants vont évoluer dans un cadre super. On voit que tout a été fait comme il le fallait. On a eu à disposition deux nouveaux bus. On a eu un bon accompagnement, un bon suivi… Beaucoup de parents étaient présents sur place parce-qu’ils étaient anxieux, mais dans l’ensemble, on peut dire que le bilan est assez positif. Après, il y a certains points à régler, des petites choses, mais je pense qu’on est sur la bonne voie et tout cela dans l’intérêt de nos enfants. On nous a dits qu’ils seraient là jusqu’en janvier, on espère qu’ils pourront rapidement réintégrer l’école de Ohi Tei-Tei, où ils ont leurs habitudes, où ils pourront retrouver leurs camarades. Il y a encore points noirs à régler notamment l’acheminement à la cantine pour qu’ils puissent manger, ou le fait qu’ils puissent aller sur le terrain de sport qui jouxte l’école… il y a encore quelques inquiétudes qui persistent mais on est positifs et on souhaite que les choses se passent bien. »
« Ca se passe comme prévu », se réjouit Jean-Louis Laflaquière, l’inspecteur du 1er degré dans la 1ère circonscription.« Nous allons suivre tout cela sur plusieurs jours. Là, on a quelques élèves absents en raison du préavis de grève qui arrivait à échéance aujourd’hui, mais sinon, les classes sont là, sont ouvertes, les élèves s’y trouvent. Ils sont en train de faire les petits aménagements complémentaires nécessaires pour que le travail pédagogique reprenne le plus rapidement possible. Je suis relativement satisfait de cette opération malgré les difficultés, malgré la grève, malgré les vacances. Les enseignants, la directrice et tout le personnel communal ont fait le nécessaire pour que tout se passe au mieux. Très rapidement, je leur ai demandé de se mobiliser pour que les apprentissages reprennent. Il y a quand même la perspective du collège, ce sont des élèves de CM2. Certes, ils sont grands et plus autonomes mais il va falloir se remobiliser assez vite, et j’ai l’impression que les élèves ont entendu ce message. C’est sûr que c’est le premier jour, il y a le temps de réglage. Avec Mr le maire, on essaie de faire en sorte que tout se passe dans les meilleures conditions possibles. Il n’y a pas que le volet pédagogique, il y a tout l’aspect sécuritaire : la cantine, les temps de récréation, le transport, la pause méridienne… tout cela va se régulariser toute cette semaine. On refera le point régulièrement avec les enfants. Avec l’équipe pédagogique, nous avons prévu un accompagnement pour soutenir également les enseignants.
Le tavana se dit plutôt confiant pour la suite de l’année scolaire : « J’ai toujours été d’une nature positive. A partir du moment où il y a un obstacle à franchir, il faut analyser la situation comme il le faut, il faut préparer les moyens qui accompagnent la résolution de cette difficulté, et il faut aussi prendre le temps. C’est le temps qui arrange les choses ».
Les élèves de CM2 devraient poursuivre leur scolarité à Pueu jusqu’à la fin du 1er semestre… mais Anthony Jamet se dit ouvert à la discussion : « Pour éviter de casser tout ce dispositif qui a été mis en place, il appartiendra aux parents, aux élèves, et au corps enseignant, de voir s’il est plus judicieux de poursuivre jusqu’à la fin de l’année scolaire. Les élèves ont peut-être souffert de cette transition. Nous ne souhaitons pas les perturber à nouveau. Nous voulons les laisser travailler comme il faut. J’ai confiance dans les enseignants qui sont là, qui jouent le jeu, et il appartient aux enfants de répondre aux contraintes d’une bonne éducation au sein de cette l’école ».
Si l’ensemble des équipes est soulagé que cette première journée se soit déroulée sans encombres, quelques parents disent néanmoins regretter qu’une centaine d’enfants ait du s’adapter aux conséquences d’un chantier… et pas l’inverse…