Comment développer la filière de l’élevage ? Comment faire face à une épidémie infectieuse ? Vers qui se tourner pour entamer des démarches ? Autant de questions auxquelles le GDS-A, le Groupement de Défense Sanitaire Animale de Polynésie française, est venu répondre. Cette entité associative veut contribuer avec tous les moyens dont elle dispose au développement des filières apicole, avicole, bovine, porcine et aquacole du fenua, tout en respectant rigoureusement le volet sanitaire, car la protection de la santé publique est primordiale. « On travaille pour toutes les îles et pour tous les éleveurs. On est une association d’éleveurs. Donc l’idée, c’est que dès qu’il y a des problèmes, on se déplace et on vient gérer les problèmes techniques sur les îles qui le demandent, et on peut aussi remonter tous les besoins à l’administration directement. On va être un interlocuteur privilégié sur la mise en place des plans de lutte par exemple, de l’amélioration sanitaire, pour que l’on sécurise les élevages mais aussi le consommateur » explique Olivier Esnault, directeur du GDS-A.
Durant la réunion, les éleveurs bovins et porcins ont surtout mis l’accent sur leur activité fortement pénalisée du fait de ne pas pouvoir commercialiser leur viande alors que l’on continue d’en importer. « Les Raromatai aimeraient jouir d’une autonomie alimentaire et arrêter de dépendre de produits importés. Je sais ce que mangent mes bêtes : de l’herbe, du tourteaux… Et au final, il en sort un produit de qualité… Il faut protéger notre activité » confie Marcel Hart, éleveur sur Uturoa.
Les apiculteurs rejoignent le point de vue du GDS-A, mais regrettent un manque de rigueur et de contrôle aux portes du fenua, ce qui pourrait nuire à la filière selon eux. « On craint l’arrivée de miel par avion, dans les valises des touristes. (…) Je pense qu’il faut être beaucoup plus strict, comme en Nouvelle-Zélande » indique Olivier Thomas, apiculteur à Tumaraa.
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En Nouvelle-Calédonie, l’élevage tient également une place importante dans l’échiquier économique. L’accroissement des productions passe aussi par ces priorités. « Je crois que la première chose à régler ici, c’est de permettre aux éleveurs d’abattre leurs animaux sur les îles Sous-le-Vent. Cela leur permettra d’écouler leur production, et de développer leur production et leur élevage » nous dit Christophe Verkimpe, gérant de la société AGRIDIS en Nouvelle-Calédonie. « Il n’y a pas d’abattage, pas d’estampillage de la viande, les services vétérinaires ne sont pas là pour contrôler la qualité de la viande, et donc du coup, forcément, cela représente un manque à gagner pour les éleveurs. Or, il faut valoriser tout ce qui est produit localement » admet Olivier Esnault.
À l’issue des visites de terrain, des solutions ont été proposées par le GDS-A. « si en métropole, ils peuvent faire ce genre d’opérations, pourquoi pas chez nous ? Ils l’ont aussi fait en Nouvelle-Calédonie, à La Réunion, donc pourquoi pas en Polynésie ? Moi en tout cas, j’y suis favorable » affirme Thomas Moutame, président de la Chambre de l’agriculture et de la pêche lagonaire (CAPL).
Pour rappel, grâce au soutien des GDS-A en métropole, de nombreux éleveurs soumis à l’obligation d’abattre leur cheptel ou de détruire leur rucher ont pu redémarrer une activité saine.