Raiatea : la goutte au cœur d’une enquête de terrain

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À Raiatea, une équipe d’infirmiers sillonne les communes à la rencontre de la population dans le cadre d’une enquête sur la maladie de la goutte. L’objectif de cette campagne initiée par le groupement des hôpitaux de Lille, en partenariat avec la Polynésie et les États-Unis, est d’arriver à récolter un maximum d’informations sur cette maladie qui a une certaine prévalence en Polynésie.

Publié le 08/07/2021 à 15:42 - Mise à jour le 08/07/2021 à 15:42

À Raiatea, une équipe d’infirmiers sillonne les communes à la rencontre de la population dans le cadre d’une enquête sur la maladie de la goutte. L’objectif de cette campagne initiée par le groupement des hôpitaux de Lille, en partenariat avec la Polynésie et les États-Unis, est d’arriver à récolter un maximum d’informations sur cette maladie qui a une certaine prévalence en Polynésie.

Depuis toujours, la maladie de la goutte pâtit d’une image liée à une mauvaise hygiène de vie, et aucun traitement ne permet d’en guérir complètement. Pour tenter de comprendre cette prévalence en Polynésie, sept infirmiers sont déployés dans les archipels pour récolter un maximum d’informations auprès de la population. Enquête établie aussi dans les départements français, si les résultats y semblent plutôt normaux, en Polynésie la situation est alarmante.

« Là on a visité 400 foyers et on a une petite idée sur le pourcentage de personnes touchées et c’est plus de 10%, indique Vahinetua Rodière, une infirmière du programme. Donc on sera le pays le plus touché au monde par cette maladie. »

L’équipe, accompagnée des guides sanitaires, rencontre les familles à tour de rôle, lesquelles sont invitées à répondre à un questionnaire en tout anonymat. Les prises de sang, réalisées sur un échantillon d’au moins 800 personnes en Polynésie, devraient notamment permettre d’isoler les éventuels gènes responsables de cette prévalence au fenua.

« On va prélever quatre tubes, explique Vahinetua. Il y a trois tubes pour la biologie, pour savoir quelles sont les maladies que cette personne peut avoir, pour voir les graisses dans le sang. Et il y a un tube qui va partir en Amérique parce qu’il y a des spécialistes là-bas et un laboratoire. Parce qu’ici en Polynésie, il n’y a pas de laboratoire sur la génétique et il n’y a pas aussi de spécialiste. »

Autant dire à quel point cette enquête est importante. La goutte est une maladie handicapante et très douloureuse, comme le confie Eketiera, un habitant de Taputapuatea qui en souffre. « Quand tu as la goutte, tu évites de te cogner sur quoi que ce soit ou qui que ce soit. Ça fait tellement mal que tu t’énerves », affirme-t-il.

L’enquête devrait s’étaler sur cinq mois. Les premiers chiffres devraient être restitués avant la fin de l’année, et les premières données génétiques début 2022.

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