Raiatea : depuis plus de 20 ans, le stade pollué par de l’huile de vidange

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Publié le 29/08/2018 à 14:01 - Mise à jour le 29/08/2018 à 14:01

Les lignes du stade de Uturoa, à Raiatea, marquées à l’huile de vidange : l’information enflamme les réseaux sociaux. Les photos ont été publiées sur la toile par un habitant de l’île. Evrard Chaussoy a souhaité éveiller les consciences des responsables.

Ce dernier était loin d’imaginer que son poste allait prendre une telle ampleur. L’utilisateur du stade expose : « Je viens ici pour m’entraîner, j’emmène mes enfants. Quand un jour, j’ai découvert que c’était de l’huile de vidange qui était déversée au stade, je me suis dit que ça ne pouvait pas continuer comme ça… »

Impensable de voir une telle méthode utilisée depuis des années pour ce papa et fervent défenseur de l’environnement. Il s’insurge : « On est là, on se mobilise pour les sacs plastiques, pour les bouteilles en plastique et verser de l’huile de vidange au sol, ça devrait être pareil ! Il faut arrêter ce genre de pratique ! »

La raison principale de l’utilisation de cette huile de vidange reste le coût. Bon marché, elle permet d’éviter d’acheter de la peinture, comme le confirme la direction de l’Institut de la jeunesse et des sports de la Polynésie française (IJSPF).

Jasmine Richmond, directrice de l’IJSPF, explique : « Ça fait plusieurs années que cela est pratiquée, peut-être 20 ans, voire plus. S’ils sont arrivés à utiliser l’huile de vidange, c’est parce qu’il n’avait pas envie de gaspiller du fric à acheter de la peinture blanche. Pourquoi ? Parce qu’au bout de quatre jours, il faut reprendre. Cela correspond à 20 pots de peinture par mois. Ils considèrent que c’est trop important pour pas grand monde qui utilisent le stade. » A la suite de cette publication, la direction de l’environnement s’est saisie de l’affaire. 

La Diren ne sanctionnera pas, elle préfère répondre à ce problème par la pédagogie. Ryan Leou, chargé d’affaire à la Diren, intervient : « Nous avons maintenant des sols qui se retrouvent pollués aux hydrocarbures et qu’il faudra traiter. Nous un gros problème puisque des enfants et des sportifs se retrouvent sur ce terrain-là et sont constamment en contact avec ces sols pollués. »

De son côté, l’IJSPF reconnait l’erreur de son équipe. La direction assure qu’il n’y aura aucun licenciement et que cet incident propre à Raiatea ne se reproduira plus.
 

Rédaction web avec Tamara Sentis et Jessica Doucet-Tuahu

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