Quelle place pour la femme en Politique ?

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Publié le 07/03/2018 à 17:23 - Mise à jour le 07/03/2018 à 17:23

Elles sont 30 représentantes sur 57 élus… les femmes ont trouvé leur place à l’Assemblée de la Polynésie. Sur 10 commissions, 6 sont présidées par des représentantes. Mais cette présence féminine ne s’est pas faite spontanément. Avant la loi de 2000 sur la parité, elles n’étaient que 5 représentantes sur les 41 élus que comptait l’Assemblée.

« On est avant-gardiste ici » indique la députée Maina Sage, « A l’Assemblée nationale, il n’y a pas de parité obligatoire, on l’oublie souvent. Et lorsqu’avec cette nouvelle mandature, on est arrivées et on a fait presque 40% des sièges, ça a été un exploit qui a été souligné partout. »

Mais l’élue nuance son propos. « Ce qu’il faut regarder, c’est comment les femmes se positionnent au sein de l’Assemblée. Ce n’est pas une question de place, c’est une question de responsabilité. »

Natacha Helme, porte-parole et co-présidente de La République en marche en Polynésie, partage ce point de vue. « La loi oblige, mais n’a rien changé dans la façon de faire et surtout la difficulté qu’une femme a, à se faire une place en politique. Je dis toujours que la politique c’est un monde sexiste. Les hommes ont tendance à ne pas vouloir laisser la place mais par contre, lorsqu’il s’agit de régler des choses, bien souvent ils envoient des femmes au front. »

En tout cas, ce qui est sûr, c’est que les hommes ne souhaitent pas laisser leur place de tête de section sur les listes des territoriales. La loi impose que les femmes soient en tête d’au moins la moitié des sections. Une réelle avancée pour la gent féminine… mais qui provoque un terrible casse-tête pour la plupart des leaders de parti. En témoigne les récentes démissions d’élus, comme Thomas Moutame du Tahoeraa ou Rony Tumahai du Tapura. Tous deux insatisfaits que leur section soit conduite par des femmes (plutôt qu’eux). Il faut dire que stratégiquement, les partis ont tout intérêt à placer les tavana, plus populaires, en tête de section, or 39 des 48 tavana de Polynésie sont des hommes…

Pour la sénatrice Lana Tetuanui « Il y a encore cette gêne, ou cette autorité des hommes par rapport aux femmes. C’est vrai que culturellement parlant, l’homme a toujours été le chef de la famille, le chef du village, le chef du Pays. Pour eux, ils ne conçoivent pas encore que les femmes puissent interférer dans les grandes décisions. »

En effet, lorsque la parité n’est pas contrainte : elle n’est pas spontanément respectée. Autre exemple, le gouvernement, qui compte seulement deux femmes sur neuf ministres. Jamais le Pays n’a été présidé par une femme. Pas de femme vice-présidente non plus. L’Assemblée de Polynésie, elle, n’a vu à sa tête qu’une seule femme au cours de son histoire : Lucette Taero. Sur les 9 candidats lancés dans la course aux Territoriales là encore : uniquement des têtes de listes masculines… Seuls les parlementaires font bonne figure : sur les 5 dont disposent la Polynésie, figurent 3 femmes.

Rédaction web avec Laure Philiber

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