Quatre familles expulsées à Papara

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À Papara, 4 familles ont été sommées de quitter Upafenua. Une parcelle occupée par les familles Tetiamana et Tehui depuis plusieurs années. Après plus de 10 ans de bataille judiciaire, la famille Legayic, propriétaire terrien, récupère son bien.

Publié le 03/12/2020 à 16:08 - Mise à jour le 03/12/2020 à 16:08

À Papara, 4 familles ont été sommées de quitter Upafenua. Une parcelle occupée par les familles Tetiamana et Tehui depuis plusieurs années. Après plus de 10 ans de bataille judiciaire, la famille Legayic, propriétaire terrien, récupère son bien.

« Je n’ai pas de mots pour te dire ma peine. Beaucoup de tristesse en pensant à la Noël et le jour de l’an qui approchent. Ils n’ont aucune pitié » confie Marie Tetiamana.

Fenêtre, toitures ou encore portes… C’est résigné, que ces familles s’affairent à démonter une à une les structures de leurs maisons. Une rude besogne qu’elles ont entamé dès mercredi afin de minimiser le traumatisme d’une intervention des autorités policières ordonnée ce jeudi matin.


« Les policiers sont venus hier et nous ont averti qu’à 8 heures ce matin ils seraient là avec l’huissier. Dès qu’ils arriveraient on n’aurait eu aucune alternative que de laisser nos affaires et partir. C’est pourquoi on a commencé nous même le travail hier »

Il ne s’agit pas d’une affaire sur fond de conflit familial mais plutôt de la parole donnée par les parents de la famille Legayic, les revendiquants, à mamie Marie, leur employée de l’époque. Une affaire qui a débuté il y a plus de 10 ans et qui porte sur 1 hectare de terrain. « C’est regrettable d’en arriver à cette expulsion, estime Roméo Legayic. Nous avons démontré que nous sommes les vrais héritiers et les propriétaires de cette terre. Et nous avons tendu la main, nous avons essayé parce que les enfants ont pris ensemble la décision, nous avons décidé de donner à cette dame Marie, 1000m2 afin qu’elle puisse terminer sa vie sur ce terrain où elle a grandi. Nous ne disons pas non, on est d’accord. Mais au moment où nous avons cadastré, il y a eu le cadastre et tout, ils ont protesté, ils ont enlevé les piquets, ils ont dit que c’était eux et ils nous ont poursuivi au niveau du tribunal. Que peut-on faire ? Si ce n’est attendre. Et nous avons attendu. Et la décision finale c’est l’expulsion. Nous regrettons d’en arriver à cette décision, mais que faire ? (…) Comme j’ai dit à Marie, je verrais quelles sont les possibilités autres. (…) Ce n’est pas évident surtout qu’on s’est connus, on a grandi ensemble, on a été à l’école ensemble. »

À quelques semaines des fêtes de fin d’année, les familles expulsées seront relogées. Elles, qui ont occupées ces terres depuis plus de 60 ans comptent invoquer la prescription acquisitive, l’Usucapion.

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