La plupart bénéficient d’un Contrat d’Accès à l’Emploi. « Ce qu’ils veulent, c’est de l’argent. C’est ce qui est important pour eux. Pourquoi ? avec cet argent ils peuvent payer le courant, l’eau etc… » explique Loretta, présidente de l’association Te Mau a’a No Mamao Aivi.
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Une partie de la récolte permet aux habitants du quartier de pratiquer l’autoconsommation. C’est le cas de Madeleine, mère de quatre enfants. » Avec le jardin partagé, on arrive à récolter des légumes que je ramène à la maison. Le contrat CAE me permet d’avoir un peu d’argent pour faire des courses chaque fin de mois. Je ne suis pas la seule à travailler dans ma famille, donc on s’organise un peu pour pouvoir faire nos courses. «
Pour nourrir sa famille, Iera, résidente d’un quartier social de Mamao, pratique elle aussi la cueillette. Elle vend des fleurs entre 500 francs le paquet et 4 000 francs le carton aux mamas qui tressent des couronnes. « Quand j’ai besoin d’argent, je viens prendre des fleurs pour les vendre, et cela me fait des sous pour aller au magasin. »
Le quart des dépenses des ménages concerne l’alimentation. La troisième dépense majeure dans le budget des Polynésiens après le logement et le transport. Les 10% des individus les plus aisés disposent d’au moins 320 000 Fcfp par mois. Les moins riches : de 37 000. Un rapport qui va de 1 à 9.
La moitié habitants des Iles du Vent disposent de 100 000 francs par mois. C’est deux fois moins qu’en métropole. Mais davantage que dans les archipels qui culminent à 70 000 Fcfp. Les dépenses de santé ou pour l’enseignement, figurent très très loin derrière la nourriture, l’achat de vêtements ou tablettes, smartphones et abonnement Internet.
La Croix rouge a ouvert six épiceries solidaires sur le fenua. 6 000 personnes en bénéficient chaque année. Dans ces épiceries, on ne fait pas seulement ses courses. Les bénévoles y prodiguent quelques conseils pour manger équilibré.
Des fiches sont même proposées ainsi que des ateliers. « L’épicerie solidaire ne fournit pas que de l’alimentation, ou des produits d’hygiène. Il y a aussi une participation financière de l’ordre de 10% afin d’éviter l’assistanat, c’est important. C’est aussi un outil pédagogique, via des ateliers, pour accompagner les gens. », précise Maeva Drach responsable de la Croix Rouge.