Quand Mère Nature aide à boucler les fins de mois

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Publié le 21/11/2017 à 15:13 - Mise à jour le 21/11/2017 à 15:13

Chacun, à sa manière, imagine des solutions, et celles-ci passent bien souvent par la culture de la terre. Chaque matin, Loretta et ses voisins viennent travailler dans le jardin partagé de Mama’o Aivi. Le cœur du quartier.

La plupart bénéficient d’un Contrat d’Accès à l’Emploi. « Ce qu’ils veulent, c’est de l’argent. C’est ce qui est important pour eux. Pourquoi ? avec cet argent ils peuvent payer le courant, l’eau etc… » explique Loretta, présidente de l’association Te Mau a’a No Mamao Aivi.

Une partie de la récolte permet aux habitants du quartier de pratiquer l’autoconsommation. C’est le cas de Madeleine, mère de quatre enfants.  » Avec le jardin partagé, on arrive à récolter des légumes que je ramène à la maison. Le contrat CAE me permet d’avoir un peu d’argent pour faire des courses chaque fin de mois. Je ne suis pas la seule à travailler dans ma famille, donc on s’organise un peu pour pouvoir faire nos courses. « 

Pour nourrir sa famille, Iera, résidente d’un quartier social de Mamao, pratique elle aussi la cueillette. Elle vend des fleurs entre 500 francs le paquet et 4 000 francs le carton aux mamas qui tressent des couronnes. « Quand j’ai besoin d’argent, je viens prendre des fleurs pour les vendre, et cela me fait des sous pour aller au magasin. »

Le quart des dépenses des ménages concerne l’alimentation. La troisième dépense majeure dans le budget des Polynésiens après le logement et le transport. Les 10% des individus les plus aisés disposent d’au moins 320 000 Fcfp par mois. Les moins riches : de 37 000. Un rapport qui va de 1 à 9.

La moitié habitants des Iles du Vent disposent de 100 000 francs par mois. C’est deux fois moins qu’en métropole. Mais davantage que dans les archipels qui culminent à 70 000 Fcfp. Les dépenses de santé ou pour l’enseignement, figurent très très loin derrière la nourriture, l’achat de vêtements ou tablettes, smartphones et abonnement Internet.

La Croix rouge a ouvert six épiceries solidaires sur le fenua. 6 000 personnes en bénéficient chaque année. Dans ces épiceries, on ne fait pas seulement ses courses. Les bénévoles y prodiguent quelques conseils pour manger équilibré.

Des fiches sont même proposées ainsi que des ateliers. « L’épicerie solidaire ne fournit pas que de l’alimentation, ou des produits d’hygiène. Il y a aussi une participation financière de l’ordre de 10% afin d’éviter l’assistanat, c’est important. C’est aussi un outil pédagogique, via des ateliers, pour accompagner les gens. », précise Maeva Drach  responsable de la Croix Rouge.
 

Rédaction web avec Laure Philiber et Esther Parau Cordette

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