Punaruu : malgré l’arrêté du maire, les « cars bass » veulent rester dans la vallée

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Suite à notre reportage de vendredi sur les "cars bass", nous sommes allés à la rencontre de l’association Amicale Audio, l’une des trois "cars bass" installée le week-ends dans la Punaruu. Tous les dimanches après-midis, une dizaine de véhicules jouent de la musique dans un carré.

Publié le 08/09/2019 à 17:28 - Mise à jour le 10/09/2019 à 9:35

Suite à notre reportage de vendredi sur les "cars bass", nous sommes allés à la rencontre de l’association Amicale Audio, l’une des trois "cars bass" installée le week-ends dans la Punaruu. Tous les dimanches après-midis, une dizaine de véhicules jouent de la musique dans un carré.

Pour ce carré audio, c’est la surprise : la décision de la commune de leur bloquer l’accès à la zone industrielle, leur semble injuste. « Je pense qu’on va tous se rassembler pour montrer que c’est injuste. On nous met tout sur le dos. Pourquoi toujours accuser les ‘cars bass’, alors que ce sont des jeunes délinquants ? (…) C’est injuste de nous interdire de venir dans la vallée de la Punaruu, car c’est le seul endroit dans la vallée où on peut s’exprimer, nous, les passionnés du ‘car audio’. Si on nous interdit l’accès, je ne sais vraiment pas ce qu’on va pouvoir faire » explique Elvina Wong Foen, présidente de l’association Amicale Audio et secrétaire de la fédération Car Audio Polynésie. Et concernant les associations de propriétaires fonciers qui disent ne plus supporter les rassemblements de voitures « Boum Boum », elle répond : « On les comprend tout à fait et on s’excuse pour ce qu’il s’est passé. Mais je leur demande : pourquoi à chaque fois qu’il y a des accidents, de la violence, de la délinquance, on nous accuse toujours nous ? Il faut arrêter ».

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Depuis 30 ans, ces passionnés de musique demandent un site réglementé pour pousser les décibels. Une fédération aurait été créé il y a 4 ans pour discuter avec le Pays. Aucune solution n’a été trouvée à ce jour. « Il faudrait qu’on puisse nous donner un site. Cela fait plus de 30 ans que l’on se bat. On a des rencontres avec les ministres etc. mais il n’y a jamais rien de concret » déplore Elvina.

Trois « cars bass » jouent tous les week-ends dans la Punaruu. Celles-ci seraient régies par des règles de protection de l’environnement et de respect. En dehors du carré, ce n’est pas de leur ressort. « On peut trouver une solution, il n’y a pas que le maire. Le Pays aussi doit en trouver une. (…) Où est-ce qu’on peut aller ? On ne va pas aller sur la route ! (…) On vient de midi à 6 heures du soir. Et si tu bois, tu ne rentres pas jouer avec, tu es spectateur, tu bois à l’extérieur du carré » ajoute Auguste Tehaavi, passionné.

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

À Punaruu, ces hommes et ces femmes disent vouloir rencontrer les associations et le maire pour trouver un terrain d’entente, car pour eux, arrêter la « car bass » n’est pas envisageable. « On ne s’attendait pas à une telle décision. On va contacter la présidente Hina Nelly Tumahai (présidente de l’association Fatu Fenua No Te Faa no Punaruu, NDLR), pour qu’on puisse trouver un arrangement à l’amiable, et on va prendre rendez-vous avec le tavana de Punnauia pour pouvoir régler la situation. Arrêter définitivement les ‘cars audio’, c’est pas possible (…) Nous ne sommes pas des ‘cars bass’ sauvages. On respecte la réglementation. On fait des efforts pour pouvoir aller dans une vallée pour ne déranger personne » nous dit Elvina.

Ces passionnés le concèdent aussi, avec ou sans réglementation, il y aura toujours des dérapages. Actuellement, il y a 12 associations de « casr bass » avec Tahiti, Raiatea et Bora Bora, soit plus de 5 000 personnes passionnées de ‘car audio’ en Polynésie.

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