Projet de pêche aux Marquises : les « anti » ont accueilli Annick Girardin avec des banderoles à Nuku Hiva

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Publié le 23/01/2018 à 12:59 - Mise à jour le 23/01/2018 à 12:59

Une vingtaine de manifestants attendait la ministres des Outre-mer à sa descente de bus, à Taiohae, avec des banderoles et pancartes pour dénoncer le projet de pêche industrielle dans l’archipel. Les manifestants, membres de l’association de protection de l’environnementTe kua o te Henua Enana, ont pu s’entretenir avec Annick Girardin et l’un de ses conseillers : « On sait qu’elle vient de Saint-Pierre et Miquelon, et qu’elle est sensible à cet aspect là puisqu’à Saint-Pierre, il y a eu un problème sur la morue », explique Débora Kimitete, vice présidente de l’association. « On veut leur montrer qu’on est toujours mobilisés et qu’on est contre le projet pêche industrielle. On sera reçus par son conseiller en charge du Pacifique pour aborder cette question. On dit non à cette pêche industrielle, et on propose un zonage. On a déjà des propositions, on ne s’oppose pas pour s’opposer. On souhaite la mise en place des 50 nautiques, afin de préserver cette zone pour la pêche traditionnelle, familiale et sportive, et au delà, mettre en place un sanctuaire ou une zone marine protégée, jusqu’à la limite de la ZEE ». 

La veille, le président de la CODIM, Félix Barsinas, considérait pourtant que les choses s’étaient calmées : « les tensions ont bien diminué depuis. Je veux redire que le voeu des élus communaux n’est pas de développer cette pêche industrielle. Nous sommes au contraires soucieux de préserver ce patrimoine et ces ressources. C’est la raison pour laquelle nous travaillons de pied ferme avec le Pays et l’Etat. Nous sommes satisfaits que le Pays ait proclamé cette zone « aire marine gérée ». Maintenant, il faut aborder le contenu de ce projet, à savoir : faire en sorte que les thoniers ne puissent pas pêcher près de nos côtes, et même pourquoi pas leur interdire de pénétrer dans la zone au delà des 50 miles nautiques. On veut diminuer les tensions qui existent. On veut une pêche de développement, fraîche, mais pas intensive. On s’intéresse à l’atoll de Clipperton qui aujourd’hui est devenu un enjeu stratégique puisque l’Etat Mexicain revendique ce caillou ». 

La ministre du gouvernement central dit être sensible aux questions qui touchent la mer : « Quand il y a des manifestants, je vais toujours à leur rencontre. Ils avaient un message : je les écoute. Il y a aussi la question des compétences de chacun, la prise en compte des opinions : c’est important d’avoir une vision globale du sujet avant de pouvoir en parler. On est sur un territoire qui a un statut spécifique, le développement économique, c’est la compétence de la collectivité… l’État a aussi, en matière de zone maritime, un rôle de surveillance, d’accompagnement. C’est important que chacun puisse, à son niveau, évoquer ces questions. Je leur ai dit aussi que je suis toujours sensible aux questions maritimes. Je suis une ultramarine, mon territoire ne vivait que de la pêche de la morue, et la surpêche a détruit l’économie de mon territoire. Je suis toujours sensible à ces questions ». 

En revanche, la délégation n’a pas eu le loisir de s’entretenir avec les membres du gouvernement, et notamment le ministre de la pêche, présents sur place. 

 

Laure Philiber 

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