Procès Air Moorea : divergences sur les raisons de la rupture du câble

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Publié le 15/10/2018 à 14:19 - Mise à jour le 15/10/2018 à 14:19

« L’avion n’était pas rattrapable à la hauteur à laquelle la casse du câble est survenu ». Telle est la conclusion de l’un des experts judiciaires interrogés ce mardi matin au le tribunal correctionnel de Papeete, où est toujours étudié le dossier du crash du Twin Otter d’Air Moorea, survenu le 9 août 2007. Des déclarations qui concordent avec celles de deux autres de ses collègues pour qui la rupture du câble de gouverne à cabrer, peu après le décollage, est bien la cause du drame.

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Selon un autre expert, le Twin Otter n’aurait d’ailleurs jamais dû prendre les airs ce jours-là. Car un mois plus tôt, un pilote avait été victime de violentes turbulences aux commandes du même appareil. Un événement qu’il avait signalé à la direction, mais qui n’avait donné lieu à aucune « visite spéciale » ni à l’immobilisation de l’avion, tel que prévu par le règlement.

Or, « si une inspection avait été faite, l’usure du câble aurait été détectée », a assuré cet expert. Le câble en cause avait de plus dépassé sa limite de vie, selon son rapport. Il aurait donc dû être changé plusieurs mois avant le drame. Autant de conclusions allant dans le sens de l’accusation comme celui des parties civiles. « Le câble s’est brisé en vol et la chute de l’avion en est la conséquence. Cet avion n’était pas en mesure de voler parce qu’il n’avait pas subi les visites sur certains points techniques très précis prescris par le constructeur quant à son usage en altitude, en terme de vitesse… » a déclaré Me Jean-Pierre Bellecave, l’avocat des familles des victimes. 

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Reste qu’entre experts judiciaires et fonctionnaires du Bureau Enquêtes et Analyses (BEA), les conclusions divergent parfois, ne serait-ce que sensiblement. Mais suffisamment pour les avocats de la défense selon qui le doute subsiste toujours sur les raisons du crash. « Même si le rapport du BEA et des experts judiciaires pointent sur la rupture du câble, je vois que les causes sont différentes. L’expert judiciaire va pointer du doigt une cause comme une turbulence qui est apparue un mois avant, alors que le BEA est totalement taisant sur ce point-là et va parler d’un événement extérieur lié au jest blast (souffle des réacteurs, NDLR). Il y a des contradictions flagrantes, et peut-être que les autres causes ont été écartées de manière très rapide »  explique Me Gilles Jourdainne, l’avocat de Jacques Gobin, directeur technique d’Air Moorea.

Mercredi 17 octobre, les causes de la rupture du câble seront toujours au cœur des débats avant que le tribunal procède à un nouvel interrogatoire des huit prévenus du dossier.
 

Rédaction web avec Jean-Baptiste Calvas et Sam Teinaore

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