Pour cette mère de famille, « Pour moi c’est une bonne chose, les enfants doivent comprendre que lorsqu’ils font du mal, ils doivent payer en retour et que c’est nous, les parents, qui payons à la fin. (…) les enfants sont là pour apprendre et non pour se bagarrer ».
Le collège d’Arue n’est pourtant pas réputé comme repaire de délinquants en herbe et pourtant à la récréation ou après la cantine, les jeunes se rassemblent… Et c’est parti pour l’action. « Ma fille est au collège depuis trois ans et je n’ai jamais vu autant de violence. Soit ce sont des jeunes qui viennent de l’extérieur ou alors ce sont des enfants de l’école dont les parents ne s’en occupent pas et qui font ce qu’ils veulent ».
De cette matinée de prévention, ce qu’a retenue Stéphanie « si on filme une bagarre dans la cour, tu peux être complice. Ce sont les gendarmes qui nous l’on dit ». Films et bagarres, de nos jours vont de pair. Il n’est pas rare, le mercredi , d’assister à des bagarres entre jeunes à Papeete et d’en voir certains, smartphone à la main immortalisant la scène. Désormais ils sauront que cela est puni par la loi. Pour cette autre enfant, « j’ai appris que si on me provoquait, je ne pouvais pas donner un coup pour me défendre ».
Pour Alain Carboni, commandant de brigade adjoint de Arue-Mahina, il n’y a pas de montée de violence au collège de Arue, le problème est présent dans toutes les communes. « Il y a des actes de violences, mais rien de grave. Par contre, il faut être vigilant. »
Appelant les parents à contacter la gendarmerie, si leur enfant était victime d’acte de violence plutôt que de faire justice soi même, Alain Carboni explique « la victime peut-être perturbée et cela parfois ne peut se savoir que des années plus tard et pendant ce temps, on a une victime qui vit mal les choses. »
Le message porté par les autorités sera repris par la suite dans les classes, histoire que les enfants assimilent bien et soient conscients que les violences à l’école ne sont pas bénignes et peuvent déboucher sur des traumatismes.
Pour un intervenant de la BPDJ, « Les enfants ont compris qu’au collège, il ne fallait pas être violent, mais c’est moins évident pour certains qui vivent dans des quartiers un peu chaud. On est conscient de tout cela. Après, il faut travailler sur ces comportements ». La BPDJ est intervenue plusieurs fois dans les classes, notamment pour mettre en garde les enfants sur les dérives d’Internet. Si les bagarres en elles-mêmes ne sont pas très méchantes, sans conséquences graves, il faut pour la BPDJ, intervenir en amont.
Philippe Jodry, principal du collège, lui se montre un peu moins tolérant. Prenant le taureau par les cornes, le principal a écrit aux parents d’élèves pour leur signifier que dorénavant « Nous serons fermes sur ces affaires là. On ne peut pas laisser installer un climat de violence au collège. Cela rejaillit sur l’apprentissage. Il faut rester ferme face à cela ».