Prêtres et pasteurs à la retraite : les oubliés du système

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Le gouvernement travaille actuellement sur un projet de loi du Pays qui permettrait aux prêtres et pasteurs de toucher une retraite. En Polynésie, ces derniers ne touchent pas de salaire et donc ne cotisent pas à la CPS. Ils sont inscrits au régime des non-salariés et bénéficient d’une prise en charge à 100%. Le problème est qu’ils travaillent quasiment 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et ils partent à la retraite à plus de 70 ans.

Publié le 23/02/2020 à 17:36 - Mise à jour le 23/02/2020 à 17:36

Le gouvernement travaille actuellement sur un projet de loi du Pays qui permettrait aux prêtres et pasteurs de toucher une retraite. En Polynésie, ces derniers ne touchent pas de salaire et donc ne cotisent pas à la CPS. Ils sont inscrits au régime des non-salariés et bénéficient d’une prise en charge à 100%. Le problème est qu’ils travaillent quasiment 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et ils partent à la retraite à plus de 70 ans.

A la sortie de la messe, les paroissiens se sentent mieux, soulagés parfois d’une semaine de travail harassante grâce aux paroles bienveillantes du prêtre. Pour la majorité d’entre eux, il est tout à fait normal qu’un prêtre puisse bénéficier d’une pension de retraite.

Les prêtres doivent être à la disposition des paroissiens quasiment 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Ils ne touchent pas de salaire, mais des honoraires de messe à hauteur de 60.000 francs par mois, soit moins de la moitié du SMIG. Dans les îles éloignées, aux Tuamotu par exemple, ces honoraires atteignent difficilement les 10.000 francs par mois.

« C’est une question épineuse, c’est une question qui mérite réflexion pour l’avenir des prêtres, estime Père Abraham. J’aurai bientôt 60 ans, normalement la retraite fixée pour les salariés c’est 62 ou 64 ans, et nous notre retraite c’est à 75 ans. Ça veut dire qu’il faut déjà atteindre 75 ans. »

Ce qui pourrait poser une grosse difficulté dans l’application d’un régime de retraite aux ministres du culte, c’est tout d’abord la définition de leur statut. Leurs horaires ne respectent pas le code du travail et la nature de leur employeur est à géométrie variable, même s’ils ont un logement de fonction et parfois un véhicule de fonction.

L’autre difficulté est pour les pasteurs qui, contrairement aux prêtres, peuvent se marier et avoir des enfants. Difficile de subvenir aux charges d’un foyer lorsque, par exemple chez les protestants, les pasteurs ne touchent qu’une indemnité mensuelle de 95.000 francs.

Suivre les préceptes de la Bible et vivre de la foi, c’est exactement le choix fait par les hommes et femmes d’Eglise. Mais lorsqu’ils quittent leurs fonctions, certains se retrouvent dans la misère. Le projet de loi du pays envisagé par le gouvernement pourrait redonner un peu de dignité à ces personnes qui ont voué leur vie à leur prochain.

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