Préparation à Miss Monde : les confidences de Hinarere Taputu

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Publié le 24/10/2015 à 16:24 - Mise à jour le 24/10/2015 à 16:24

« Allez, pense à tes tablettes de chocolat » crie René à sa protégée, qui soulève un gros disque en fonte. Hinarere Taputu s’entraîne avec son coach sportif une heure par jour : le 19 décembre, elle se présentera à Miss Monde.
Camille Cerf, Miss France 2015, sera le même jour à Lille pour remettre sa couronne à Miss France 2016. C’est donc sa première dauphine, Miss Tahiti, qui représentera le pays à Sanya, en Chine.

La jolie Tahitienne prend sa préparation au sérieux : ce matin-là, elle enchaîne quatre rendez-vous. 
Le cours de sport est le plus éprouvant. Pour sculpter sa silhouette, bien sûr, mais aussi pour affronter les autres candidates au saut en longueur ou à la course à pied. Ca ne lui fait pas peur : adepte de randonnées et de wakeboard, elle est en très bonne condition physique. Lorsque René Châtelain la laisse enfin souffler, quelques admiratrices l’enlacent pour un selfie : à Tahiti, les Miss sont adulées. C’est bon pour le moral.
Elle voit aussi Fred Cibard, un fin connaisseur de la Chine qui la prépare aux tests de culture générale. En une demi-heure, il lui parle des fleuves chinois, des pays limitrophes, et lui enseigne quelques notions d’histoire et d’économie.

Mais il faut déjà partir aux essayages. La directrice du Comité Miss Tahiti, Leiana Faugerat, ouvre un local dans un hôtel désaffecté de Papeete. Un rêve de petite fille : des dizaine de robes raffinées sont alignées sur des portants, à côté de luxueuses paires de chaussures. Hinarere en passe quelques-unes, tournoie devant le miroir, cherche l’approbation de son coiffeur. C’est oui : cette robe rose argenté est réservée pour un dîner officiel. La Miss en portera au moins deux par jour, pendant le mois qui précèdera l’élection.

Hinarere Taputu finit sa matinée-marathon aux côtés d’Hinano Guérin. Cette Polynésienne est docteur en sociologie de la langue et de la culture chinoise : elle lui apprend à éviter les impairs. La leçon du jour : le verre à cocktail. « Mets toujours ton verre plus bas que la personne avec laquelle tu vas trinquer » lui explique-t-elle en joignant le geste à la parole. Elle lui enseigne aussi les rudiments du chinois, ou la manière de recevoir une carte de visite. Hinano Guérin est employée au ministère du Tourisme, qui espère que le joli minois de Hinarere encouragera les Chinois à visiter Tahiti et ses îles.

Et le ministre n’est pas le seul Polynésien à fonder beaucoup d’espoirs sur cette élection. Beaucoup veulent vaincre la malédiction Miss France : les trois dernières Miss Tahiti, dont Hinarere, ont échoué à une marche du titre. « Il y a de la frustration, c’est vrai, trois années de suite c’est un peu dur » avoue Leiana Faugerat. Le système de vote du public n’est pas à l’avantage de la Polynésie : « Le Nord-Pas-De-Calais, c’est trois millions d’habitants : avec nos 280 000 habitants, on ne fait pas le poids » regrette la directrice du Comité Miss Tahiti. Mais, le 19 décembre, ses protégées courront pour deux titres : pendant que Hinarere Taputu défilera pour Miss Monde, Vaimiti Teiefitu concourra à Miss France. Elle fait déjà partie des favorites sur les réseaux sociaux.
Hinarere, elle, n’était « pas née pour être Miss » selon elle. Contrairement à l’une de ses grandes soeurs, qui a été dauphine de Miss Tahiti en 2005. Ou à sa petite soeur Keala, qui, à 15 ans, a déjà été dauphine de Miss Teenager Nouvelle-Zélande.

Car Hinarere, née de père Rurutu et d’une mère belge, a une grande famille : « six frères et soeurs, et mon père vient d’une famille de dix-huit enfants ». Elle a d’abord été élevée par une tante, puis par ses parents, au milieu d’une quinzaine d’enfants d’une famille élargie, dans un milieu modeste.
L’origine, peut-être, de son combat pour les enfants défavorisés. Elle s’est engagée auprès de SOS Villages d’enfants. « Un enfant a besoin d’amour, et voir un sourire sur les lèvres d’un enfant, c’est merveilleux » murmure-t-elle, la larme à l’oeil au souvenir de sa dernière visite auprès de Rio, le petit dernier arrivé au Village. 

A 25 ans, diplômée d’un master de management et gestion des resort, Hinarere Taputu souhaite décrocher un poste d’encadrement dans le tourisme. Et voyager. Après Miss Monde. Où elle représentera à la fois ses îles et son pays, deux terres aux antipodes l’une de l’autre.
« La Polynésienne, c’est une femme française, je représente les deux, je suis originaire de Tahiti, et je suis Française ».

Mike Leyral

Connaissez-vous bien Hinarere Taputu, qui représentera la France et bien sûr la Polynésie à Miss Monde ? La Miss Tahiti 2014 se dévoile dans cette interview, réalisée pendant sa préparation. Car Hinarere suit des cours du culture générale, essaie des dizaines de robes et de chaussures, fait du sport tous les jours et apprend les rudiments du chinois, pour être prête le 19 décembre. Ecoutez ses confidences à Tahiti Nui Télévision : elle y montre notamment son émotion lorsqu’on évoque ce qui lui tient le plus à coeur : les enfants.

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