Polynésien, il se voit délivrer une « attestation de migrant » en métropole

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Parti se former 6 mois en métropole, Charles Paepaetaata, s’est vu délivrer une "attestation de migrant" par l’assurance maladie alors qu’il effectuait les démarches pour bénéficier d’une protection sociale. La conséquence d’une administration parfois mal formée sur les particularismes ultramarins.

Publié le 06/12/2022 à 17:21 - Mise à jour le 07/12/2022 à 9:12

Parti se former 6 mois en métropole, Charles Paepaetaata, s’est vu délivrer une "attestation de migrant" par l’assurance maladie alors qu’il effectuait les démarches pour bénéficier d’une protection sociale. La conséquence d’une administration parfois mal formée sur les particularismes ultramarins.

Surpris et mal à l’aise : ce sont les premières réactions de Charles Paepaetaata, habitant de Paea parti se former au métier d’éducateur spécialisé pendant 6 mois à Nice après avoir décroché un concours. Une fois dans l’hexagone, le Polynésien s’est vu délivrer une « attestation de migrant » par l’assurance maladie.

Le courrier de la CPAM lui notifiant ce statut le choque, et le bloque puisque ses droits à l’assurance maladie ne sont pas ouverts. « Nous sommes choqués par les termes, déclare-t-il. Comment se fait-il que nous ayons ce statut de migrants de passage alors que nous sommes français ? ». Une question parmi tant d’autres au milieu des méandres déjà bien complexes de l’administration française.

Comment se fait-il que nous ayons ce statut de migrants de passage alors que nous sommes français ? »

Charles Paepaetaata

En effet, dans la préparation de son séjour, Charles s’informe sur la sécurité sociale en France et sa couverture santé en tant que polynésien arrivé en métropole. Il reçoit un formulaire de la CPS (S980-04), qu’il doit déposer à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) en France.

Des accords de coordination existent, de sorte que si un assuré polynésien effectue les démarches préalables avant son départ, il appartient à la sécurité sociale française de respecter et garantir ces accords pour qu’il bénéficie d’une couverture lors de son séjour. Mais les difficultés administratives et ses conséquences sont bien réelles : à l’instant T, Charles doit payer l’intégralité des frais médicaux de sa poche.

Du côté de la CPAM, on explique que le terme « migrant » serait un vocable administratif et désignerait un transfert de dossier d’une administration à une autre. Dans tous les cas, le polynésien se manifeste vite auprès de l’administration française et attend toujours, 2 mois après, une réponse de leur part, ainsi que le traitement de sa demande de carte vitale.

« Financièrement, on n’a pas vraiment accès aux soins, parce qu’on s’oblige à en payer l’intégralité« , déplore-t-il. Selon lui, ils seraient plusieurs polynésiens dans le même cas, un peu partout en France.

Contactés, la CPS, les services de l’État et l’Assurance maladie n’ont pour l’instant pas donné suite à nos sollicitations.

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