Pirae renforce sa présence policière la nuit

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Publié le 06/08/2016 à 9:41 - Mise à jour le 06/08/2016 à 9:41

Layna, Heremoana, Mihitua, Vatea et Ken sont les nouvelles recrues de la police municipale de Pirae. Ces cinq enfants de la commune ont été choisis parmi 700 candidats pour assurer la sécurité dans les rues : « Il faut savoir que les dernières recrues qu’on a eu, il s’agissait de mutations internes mais ça fait depuis 2008 qu’on n’a eu aucun recrutement. On peut dire que c’est le jour qui se lève à Pirae », se réjouit Thierry Tuheiava, chef de la police municipale.  
 

Ancien mutoi, Abel Temarii, 2ème adjoint au maire, chargé de la sécurité, explique ce qui a motivé le choix de ce recrutement : « On a fait un constat sur le terrain. A Aorai Tini hau, particulièrement, il y a des rassemblements de centaines de jeunes tous les vendredi et les samedi. Ils ne viennent pas tous de Pirae. Il fallait renforcer nos équipes. Le conseil municipal a voté une délibération pour recruter 5 agents, et prévu les budgets. La DSP fait de son mieux, surtout le week end. Ils ont de nombreuses interventions à Papeete et quand on les appelle, ils ne sont pas souvent disponibles, au détriment de la population de Pirae. Il est aussi de notre devoir de veiller à la sécurité de nos habitants : il nous fallait donc recruter des agents. C’est une demande de la population. Depuis un certain temps, il n’y a plus de mutoi à partir de 22h et jusqu’au lendemain. Il est prévu que les nouveaux recrutements travaillent jusqu’au matin. 
Nous faisons beaucoup de prévention. Le maire souhaite que sa police soit une police de dialogue, de proximité… de façon à ce que les gens se sentent en sécurité à leur approche, et non agressés. Notre métier, c’est de parler avec la population de créer des liens forts avec elle ». 

Layna Hikutini est la seule femme parmi les nouveaux agents. Originaire de Hamuta, elle explique pourquoi elle a intégré la police : « C’était par hasard, d’abord. Après… quand j’ai vu comment ça se déroulait, ça m’a vraiment intéressé! Je pense qu’au début, on était une centaine de femmes pour l’épreuve sportive, après, ça a diminué. »
Monique Barsinas a été la première femme de la brigade municipale. Elle était la seule jusqu’à l’arrivée de Layna. « Le seul conseil que j’ai donné à Layna, c’est d’être consciente de son travail, de faire des efforts parce-qu’on va réorganiser le travail, et faire des heures de nuit. Il faut aussi se maîtriser. On est amenées à appréhender des délinquants, et on n’a pas la même approche qu’un homme, qui a toujours plus de force qu’une femme », indique Monique. 

« Dans un premier temps, j’étais à la recherche d’un emploi stable. J’ai passé le concours, on était nombreux. De nos jours, les jeunes, ils cherchent la stabilité de l’emploi », explique Mihitua Tefaatau, l’un des nouveaux agents. « Pour ma part, c’est une vocation. J’ai grandi en voyant mon père porter l’uniforme, il était gardien de la paix. Ca m’a poussé vers cette voie. C’est un honneur.
Tout change, on devient beaucoup plus carré, exigeant… ça te conditionne! Du coup, tu fais attention sur la route. Tu as le regard de la population sur toi. Mais on est fiers. On fait des patrouilles, des contrôles. A partir du 16 août, on sera en formation jusqu’en décembre. »

Ces effectifs supplémentaires permettent la rotation de deux équipes, le soir : « On a décalé nos horaires de travail pour être présents aux manèges et après la fermeture. Il y a énormément d’attroupements de jeunes. Avec ce décalage horaire, il y a plus d’effectifs qui travaillent, on a pu faire deux équipes et couvrir les nuits », précise Thierry Tuheiava. 

Une mesure qui rassure les forains de Aorai Tini Hau et leurs clients :  « Vous savez qu’en ce moment, les jeunes n’ont pas de boulot, pas de revenus… alors c’est bien que la police soit plus présente. Depuis qu’ils ont fait ça, il n’y a plus les attroupements de jeunes. Il y a moins de bagarres cette année » se réjouit Albert Porlier, le président du club des forains. Pour nous, les principaux méfaits, ce sont ceux qui mettent la pagaille. C’est la première année qu’on a la police municipale qui reste avec nous tous les soirs. Les années auparavant, on était obligés de se débrouiller, et on avait souvent des bagarres. Mais on n’a pas le droit de toucher les jeunes! Je pense qu’on devrait revenir à la méthode de la baguette, pour leur apprendre ce que c’est que de vivre!  » 

Laure Philiber 

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Interview d’Abel Temarii, 2ème adjoint à la mairie de Pirae, en charge de la sécurité

Interview des femmes de la police municipale de Pirae

Interview de Mihitua Tefaatau, nouvel agent de la police municipale de Pirae

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