Phénomène El Niño : des experts du NOAA bientôt en Polynésie

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Publié le 03/02/2016 à 14:37 - Mise à jour le 03/02/2016 à 14:37

El Niño est particulièrement fort. S’il commence à faiblir, le phénomène reste encore important. « Aujourd’hui, on est capables de dire que ce phénomène a été le plus puissant qu’on ait connu dans le sens où même les Américains l’ont cité comme le « Godzilla » des phénomènes. C’est un phénomène très fort. En terme de maturité, il est allé jusqu’à +2.8 en anomalie, ce qui est extrêmement important en anomalie de température de la mer. Cette maturité, elle a été atteinte au mois de novembre avec une certaine stabilité au mois de décembre. Et là effectivement, le phénomène El Niño commence à perdre de l’intensité, mais il est toujours fort », explique Victoire Laurent, responsable du bureau étude et service climatologie chez Météo France. 

Surtout, El Niño a des conséquences « atypiques ». « Son impact au niveau de l’activité cyclonique est complètement anormal », estime Victoire Laurent. Des experts américains du  National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) vont venir en Polynésie pour analyser le phénomène. Ils récolteront des « éléments de mesure qui seront ensuite analysés pour améliorer les techniques de prévision ».
El Niño impacterait l’ensemble de la planète. Dans l’hémisphère nord par exemple, les scientifiques observent le développement de phénomène cyclonique, à une période où il ne devrait plus y en avoir… « Toute la planète est en train de vivre quelque chose d’atypique, qui est lié à ce phénomène El Niño (…), mais il faut aussi relier au dérèglement climatique. On est en train peut-être de voir quel est l’impact du réchauffement climatique sur le phénomène El Niño. »

En ce qui concerne les risques cycloniques en Polynésie, les probabilités restent les mêmes. Un risque de 90% « maintenu jusqu’au mois d’avril ». « On a fait des prévisions pour les 3 prochaines semaines. Et on voit que vers fin février début mars, on a des éléments qui se mettent en place pour éventuellement le développement d’un phénomène sur la zone Pacifique. On reste vigilants », déclare la responsable du bureau étude et service climatologie chez Météo France. 
 

Rédaction Web (Interview : Laure Philiber)

 

Victoire Laurent, responsable du bureau étude et service climatologie chez Météo France

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