Pensions de retraites : une hausse de 2% jugée insuffisante

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Les petites retraites ont été revalorisées de 2% depuis le 1er mai. Une décision quasi unanime du conseil d’administration de la CPS et approuvée par le gouvernement pour faire face à l’inflation des prix. Mais qu’en pensent les matahiapo qui touchent le moni ruau et les syndicats de retraités ?

Publié le 09/05/2022 à 9:00 - Mise à jour le 09/05/2022 à 9:11

Les petites retraites ont été revalorisées de 2% depuis le 1er mai. Une décision quasi unanime du conseil d’administration de la CPS et approuvée par le gouvernement pour faire face à l’inflation des prix. Mais qu’en pensent les matahiapo qui touchent le moni ruau et les syndicats de retraités ?

Depuis le 1er mai, les pensions de retraite de la tranche A ont été revues à la hausse de 2%. La mesure concerne plus de 30 000 personnes, et vise à soutenir les retraités face à la hausse du coût de la vie. Une revalorisation certes bienvenue, mais toujours insuffisante : « On peut peut-être payer le loyer, l’électricité, l’eau, les poubelles… mais pas la nourriture » confie Tiare, une retraitée. « J’ai une autre activité, je suis patentée, car ma retraite ne suffit pas, avec tout ce qu’il y a à payer… » admet Papi Jacques.

Un avis partagé par le syndicat autonome des retraités (SGARP). Selon lui, avec une prévision de hausse du coût de la vie de 5 à 7% et l’inflation mondiale, cette revalorisation est insuffisante voire injuste : « Si vous prenez un retraité qui a 80 000 Fcfp, avec ces 2%, il va toucher 1 600 Fcfp de plus par mois. (…) Quelqu’un qui a une bonne retraite, même en tranche A, mais qui a aussi une tranche B très favorable et qui a des retraites complémentaires pour lesquelles il ne paie pas de cotisations maladie… Je trouve que c’est une revalorisation injuste car elle creuse les écarts entre ceux qui ont peu et ceux qui ont déjà beaucoup. Cette réforme de 2% n’est pas juste » indique Roland Clavreul, secrétaire général adjoint du SGARP.

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Mieux répartir les efforts, plus de solidarité… De son côté, le syndicat de défense des intérêts des retraités actuels et futurs (SDIRAF) n’est pas non plus satisfait de ces 2% d’augmentation, mais c’est déjà ça de pris selon son président Émile Vernier : « En trois mois, on a eu plus qu’en dix ans. J’en suis satisfait bien que je sais que c’est insuffisant par rapport au coût de la vie, mais je dis que c’est mieux que rien parce que normalement, on n’aurait rien eu. Il n’y a pas d’argent. Cette revalorisation va coûter 500 millions, et où on va les chercher ? Ce n’est pas les cotisations qui vont les faire rentrer. On est en déficit. Donc merci aux salariés -je suis bien obligé de leur dire merci- et au gouvernement qui a accepté d’augmenter ces pensions ».

Pour rappel, la dernière revalorisation des pensions de retraites remonte à 2018 avec une hausse de 0,5%. Au total, sur les dix dernières années, les retraités ont obtenu une augmentation d’1,4%, sans compter les 2% d’augmentation obtenus le 1er mai 2022.

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