Pas de nouveau cas de dengue 2 : l’épidémie évitée, la vigilance se poursuit

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Publié le 23/03/2017 à 9:50 - Mise à jour le 23/03/2017 à 9:50

En Polynésie française, la dernière épidémie liée au sérotype 2 date de 1996, puis ce sérotype a ensuite circulé jusqu’en 2000. Une grande partie de la population n’est donc pas immunisée contre le virus. La réintroduction de la dengue 2 au Fenua pourrait entraîner une épidémie.

En février dernier, 3 cas de dengue de type 2 ont été importés du Vanuatu à l’occasion des qualifications pour la coupe du Monde U-17 de la FIFA.
La Polynésie a aussitôt été placée au niveau d’alerte 2. Des mesures de contrôle strictes avaient été prises autour des cas avec l’aide des organisateurs et des communes concernées : isolement sous moustiquaire, application de répulsifs antimoustiques, pulvérisations autour du lieu d’hébergement et des lieux fréquentés par les joueurs, surveillance journalière de la température de toute l’équipe.

Un mois après le départ des cas, ce qui correspond à la durée de vie du virus dans le moustique additionné du temps d’incubation de la maladie, aucun cas secondaire n’a été diagnostiqué, note le ministère de la Santé.

Néanmoins, la vigilance reste de mise. D’autres rencontres sportives internationales se déroulent au fenua. 

Les mesures de prévention : 

Lors de rencontres sportives internationales, le Bureau de veille sanitaire (BVS) et le Centre d’hygiène et de salubrité publique (CHSP) travaillent en partenariat avec la Direction de la jeunesse et des sports et les fédérations sportives pour prévenir l’introduction de cas de dengue de type 2 sur le Fenua.

Les mesures suivantes sont prises :
– en amont de leur venue, demande aux équipes des pays à risque de surveiller la température
des participants, de dépister la dengue en cas de fièvre, d’apporter un thermomètre et des
répulsifs cutanés ;
– durant le temps de la rencontre sportive, surveillance médicale et prescription d’une PCR
dengue au moindre doute ;
– dégîtage et traitement préventif des lieux d’hébergement, d’entraînement et de
compétition ;
– en cas de diagnostic de dengue 2, isolement sous moustiquaire, pulvérisations autour du lieu
d’hébergement et des lieux fréquentés par les joueurs, surveillance journalière de la
température de toute l’équipe.

Les voyageurs internationaux sont informés du risque d’introduction de dengue 2 en Polynésie française et des mesures individuelles à prendre (protection contre les piqûres de moustiques, consultation rapide d’un médecin en cas de fièvre dans les 15 jours) par flyers distribués :
– dans l’avion pour les vols en provenance de Nouméa
– à l’arrivée à l’aéroport pour les vols en provenance d’Auckland et des îles Cook. Nous tenons
à cette occasion à remercier l’Institut de la statistique de la Polynésie française et Tahiti
Gestion qui effectuent gracieusement la distribution de ces flyers.
Ces informations sont également affichées et défilent sur les écrans d’information de l’aéroport.

Aux professionnels de santé, il est demandé de prescrire devant tout cas de syndrome dengue-like :
– dans les 7 jours suivant les premiers symptômes : une PCR dengue accompagnée de la fiche
de renseignements virologique. Le test effectué à l’Institut Louis Malardé est pris en charge
par la CPS et la Veille sanitaire pour la part complémentaire.
– à partir du 6e jour après les premiers symptômes : une sérologie.
Le sujet devra être isolé jusqu’à réception du résultat (repos sous moustiquaire, application régulière
de répulsifs cutanés).

La lutte anti-vectorielle est à renforcer :
– le CHSP agit non seulement auprès des structures d’accueil des sportifs internationaux, mais
aussi, dans le cadre de ses actions habituelles, au niveau des lieux présentant des risques
particuliers de transmission : structures de soins (d’où les moustiques doivent être
impérativement éliminés pour ne pas devenir infectants au contact des malades de la
dengue), écoles, lieux publics divers comme les établissements religieux ou sportifs.
– les collectivités et entreprises sont encouragées à oeuvrer encore plus que d’habitude contre
les gîtes à moustiques dans les établissements et lieux placés sous leur tutelle.
– chacun doit s’impliquer dans l’élimination des gîtes larvaires en supprimant une fois par
semaine ou en isolant des moustiques toute zone de stagnation d’eau douce. En effet, un
gîte à moustiques se constitue en une semaine environ et l’équipe du CHSP ne peut agir sur
tous les lieux de rassemblement et à chaque domicile.

Au niveau individuel, les mesures de prévention et de prise en charge suivantes sont
recommandées :
– utilisation de moyens de protection individuelle : répulsifs antimoustiques, moustiquaires…
– consultation rapide d’un médecin en cas de fièvre supérieure à 38,5°C d’apparition brutale et
de douleurs musculaires et articulaires. La consultation permettra de confirmer le diagnostic
et de déclencher l’ensemble des mesures de lutte contre les moustiques porteurs du virus
sur le terrain.

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