Paratonnerres radioactifs : un risque d’exposition radiologique en Polynésie

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C’est le plus gros risque d’exposition radiologique en Polynésie française : les paratonnerres à tête radioactive. Plus de 30 000 appareils ont été installés sur l’ensemble du territoire français, jusqu’à leur interdiction en 1987. Au fenua, l’institut de radioprotection et sûreté nucléaire (IRSN) n’en a recensé que trois pour l’instant. D’où la demande d’un inventaire pour éviter un incident radiologique humain.

Publié le 20/12/2021 à 18:00 - Mise à jour le 22/12/2021 à 10:15

C’est le plus gros risque d’exposition radiologique en Polynésie française : les paratonnerres à tête radioactive. Plus de 30 000 appareils ont été installés sur l’ensemble du territoire français, jusqu’à leur interdiction en 1987. Au fenua, l’institut de radioprotection et sûreté nucléaire (IRSN) n’en a recensé que trois pour l’instant. D’où la demande d’un inventaire pour éviter un incident radiologique humain.

Sur les hauteurs de Faa’a, le site de l’Auna est exploité par l’aviation civile. Une ancienne antenne doit être remplacée. Seulement voilà, elle est encore équipée d’un curieux appareil : un paratonnerre radioactif.

À l’origine, la présence d’éléments radioactifs dans ces dispositifs était censée permettre de mieux capter les décharges électriques de la foudre, pour des questions de sécurité. Mais leur efficacité n’a jamais été démontrée. Par ailleurs, le risque d’exposition radiologique qu’ils présentent est négligeable. À condition de se tenir à distance.

« Le risque qui peut y avoir c’est le jour ou on va le démonter et le descendre au sol, le risque c’est de rester à proximité et de le manipuler. Là il y a un risque d’exposition parce que c’est radioactif donc il y a un rayonnement qui est émis et qui va nous donner une une dose qui est largement au-dessus de la dose naturelle » explique Patrick Bouisset, représentant de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) en Polynésie.

Dans l’Hexagone, un inventaire des paratonnerres est réalisé depuis plus de dix ans. Ce qui n’est pas le cas en Polynésie, où seuls 3 appareils de ce type ont été portés à la connaissance de l’IRSN. « Ce qu’il faudrait c’est que des gens qui voit ça le signale soit à la mairie, à l’inspection du travail ou à la direction de l’Environnement pour qu’on puisse petit à petit faire un inventaire, pour que le jour qu’on doive intervenir on prenne les précautions correctes pour traiter ce paratonnerre qui va être en fait un déchet radioactif. À ce moment-là il faut faire des contrôles, il faut le conditionner de telle manière qu’on puisse l’exporter en métropole au centre d’entreposage de l’Andra. »

Antennistes, couvreurs, charpentiers et autres professionnels qui travaillent sur les toits sont les plus exposés sans forcément le savoir. Dans tous les cas, la règle est simple : ne pas manipuler ou s’approcher de ces paratonnerres et signaler leur présence.

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