Oter ses œillères pour voir le monde avec un autre regard

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Publié le 07/10/2016 à 15:38 - Mise à jour le 07/10/2016 à 15:38

Avec un tandem et un bon guide, pas besoin d’y voir pour profiter d’une balade à vélo sous le soleil de Papeete. C’était le message que voulait faire passer, aujourd’hui,  l’association Mata Hotu en invitant la population à se bander les yeux pour comprendre le quotidien des personnes aveugles.

Malgré leur cécité, l’une des plus grandes difficultés des aveugles est de se confronter au regard des autres, parfois cruel. Cette journée avait vocation à les faire mieux accepter de la population.

Diego Tetihia, président de Mata Hotu nous invite à regarder avec notre coeur. « Nous avons pensé mettre en place ces ateliers pour la journée mondiale pour la vue, pour sensibiliser la population à l’importance de la vue ».  

Et aussi lutter contre les idées préconçues. « Pour les voyants, un non-voyant ne peut rien faire » assène Diego Tetihia, poursuivant, « Dans leur tête, on ne peut pas travailler ou faire autre chose.(…) On peut faire du vélo en tandem. En France par exemple, j’en connais qui joue au foot  ou qui font du tir à l’arc et d’autres activités sportives. »

Il  y a en Polynésie environ 422 personnes adultes  mal -voyants et non-voyants. « Après il y a aussi les enfants qui sont au nombre de 26 ». Sur ces 422 personnes, seules une quinzaine ont un emploi. Pour le président de Mata Hotu, « C’est une question de manque de volonté de la part des entreprises ou du non voyant lui-même ».

Il est vrai que les non voyants peuvent occuper des postes qui ne nécessitent pas d’avoir une « bonne vue », comme standardiste, kiné, ostéopathe, créateur de parfums, interprète  etc… la liste est longue, mais les propositions d’embauche sur le territoire, moindres.

L’association souhaitait également, au travers de cette journée, attirer l’attention des pouvoirs publics sur la situation des non-voyants en Polynésie… le manque de subventions, d’aménagement adaptés notamment …

« Ce dont l’on a le plus besoin , c’est un local de façons à ce que l’on puisse se regrouper et parler de nos besoins dans nos vie quotidiennes ou professionnelles. Apporter plus d’aménagement en ville pour l’accessibilité et la mobilité des personnes non voyantes, et çà il faut travailler avec le Pays et les communes. »

Comme dit un proverbe,  il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, surtout quand ce qui est à voir ne peut être vu qu’avec les yeux du cœur.
 

Rédaction Web avec Tamara Sentis et Mata Ihorai

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