L’union fait la force. Après plus de 30 ans de relations commerciales, Onati et la première chaîne cryptée française Canal + franchissent un nouveau cap dans leur collaboration, pour fusionner leurs services et créer des offres inédites en Polynésie française. De son côté, le groupe Canal s’ancre davantage dans la région Asie-pacifique.
Présent à la conférence organisée par Onati ce mercredi, le président de Canal + International Jacques du Puy a indiqué vouloir rendre les programmes de la chaîne « plus démocratiques » et « plus faciles » d’accès en termes de consommation. « Onati, sous sa marque commerciale VINI (…) apportera dans ce partenariat stratégique toute son expertise au travers de son réseau, le plus étendu de Polynésie française » , précise un communiqué du groupe Canal (voir ci-bas).
« La grosse différence, c’est que les gens vont reprendre la main sur leur télécommande, précise le directeur général de Canal + en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française, Franck Carpentier. Ils vont enfin pouvoir choisir ce qu’ils peuvent regarder quand ils le veulent. Ce que nous proposons, c’est la profusion des contenus disponibles à un instant T. Plutôt que d’être obligé de regarder un film qui commence à 20h, vous pouvez en choisir un autre à 21h » . Ces offres devraient être déployées dès le quatrième trimestre 2023.
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Contenus locaux…et plateformes américaines
Une chaîne adressée à la diaspora Polynésienne sur les divers territoires française, Canal Outre-Mer, a été créée. Les abonnés peuvent y trouver l’ensemble des contenus produits sur les territoires ultramarins.
« Ce qui nous importe fortement, c’est de créer aussi des contenus locaux. On essaye de faire du documentaire produit localement avec des producteurs locaux, qui parlent polynésien, développe Franck Carpentier. Ce genre de contenu parle aussi ailleurs en France, ou au Canada francophone.
Outre ces programmes locaux, les abonnées ont accès à l’équivalent de 60 000 contenus disponibles –dont ceux de Tahiti Nui Télévision- à un instant T, notamment à ceux des géants américains : « On a amené des plateformes américaines pour pouvoir voir directement, depuis sa télécommande, les contenus d’Apple + ou de Paramount + » , poursuit Franck Carpentier. Une liste à laquelle s’ajoutera bientôt Disney +, dont l’arrivée est programmée dans quelques mois.
« L’exemple de Canal Nouvelle-Calédonie nous interpelle, ce serait superbe d’atteindre leur nombre d’abonnés (40 000, ndlr), avance le présisent directeur général d’OPT Jean-François Martin. Un objectif atteignable puisque, comme le rappelle ce dernier, la concurrence en matière audiovisuelle et bouquet de télévision payant n’existe pas. « On est les seuls à en proposer aujourd’hui. Cela vient compléter nos offres d’internet « pur » , précise Jean-François Martin.
Plus d’un milliard de déficit pour Onati
Autre objectif plus terre à terre de ce « remariage » avec Canal +, une trentaine d’années après l’arrivée de la chaîne au fenua, réduire le déficit colossal d’Onati. Le déséquilibre financier a en effet provoqué du mouvement à la tête de la filiale du groupe OPT, dirigée depuis janvier par Christophe Bergues et Tehina Thuret, suite à l’éviction de Thomas Lefebvre-Segard, dont les conditions de licenciement doivent être jugées au fond devant le tribunal mixte de commerce.
Le déficit d’Onati, environ 1,54 milliard de Fcfp, s’explique en partie par la mise en place de l’internet fixe et la téléphonie mobile dans les zones peu denses et îles éloignées. « L’Autorité Polynésienne de la Concurrence a écrit récemment dans un avis très éclairé qu’il fallait que la collectivité territoriale finance le déficit des zones peu denses » , sur lesquelles les concurrents d’Onati ont des obligations de desserte mais ne vont pas, « pour des raisons évidentes de rentabilité » , déplore Jean-François Martin. « On a fait des demandes, pour l’instant on n’a pas été entendus (…) à l’époque on pouvait couvrir, mais aujourd’hui on ne peut plus » , conclut-il.
Pour rappel, Onati est le premier opérateur en Polynésie française avec plus de 112 000 clients mobiles, 48 000 clients internet fixe et 22 000 foyers connectés à une offre TV dont l’ensemble des produits et services sont commercialisés sous la marque Vini.