Obligation vaccinale : les manifestants reçus à la Présidence

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Un collectif citoyen manifestait ce mercredi matin avant d’être reçu par le président du Pays. Leur doléance : la suppression de la loi de l’obligation vaccinale qui sera appliquée le 23 octobre prochain.

Publié le 22/09/2021 à 16:33 - Mise à jour le 22/09/2021 à 17:06

Un collectif citoyen manifestait ce mercredi matin avant d’être reçu par le président du Pays. Leur doléance : la suppression de la loi de l’obligation vaccinale qui sera appliquée le 23 octobre prochain.

Ils étaient un peu plus d’une centaine ce matin à manifester leur opposition contre l’obligation vaccinale. La manifestation de samedi n’aura pas suffi, ces citoyens veulent être entendus : « nous espérons que notre gouvernement, que nos gouvernants, entendent la voix de ceux qui sont en bas, de la répercussion de la loi qu’ils ont voté au mois d’août sur l’obligation vaccinale. Jusqu’où la population peut-elle être impactée ? Nous collectons actuellement des témoignages de personnes qui ont préféré démissionner de leur travail plutôt que d’être soumis à l’obligation vaccinale. J’en appelle au secours à notre président. Ecoutez ceux qui souffrent de votre loi que nous estimons absolument illégale et inégale » déclare Chouvasky Hoffmann, membre du collectif Citoyen.

Pour le collectif, l’obligation vaccinale est vécue comme une privation des libertés, une obligation qui va à l’encontre de leurs droits fondamentaux, malgré l’enjeu de santé publique. Et la date d’entrée en vigueur de la loi, le 23 octobre, n’est pas si loin. En témoignent les notes de service des employeurs qui commencent à circuler. « Si je ne respecte pas cette loi, je serai passible d’une sanction administrative de 175 000 Fcfp. Et les sanctions ne sont pas s’arrêter-là, elles vont suivre sur toutes les prestations sociales de la CPS » indique Chouvasky Hoffmann.

Le collectif reçu à la Présidence

Les porte-paroles du collectif ont finalement été reçus par le président Edouard Fritch, en compagnie de la ministre en charge du Tourisme et du Travail, Nicole Bouteau, du ministre de la Santé, le docteur Jacques Raynal, et du chef des urgences du CHPF, Tony Tekuataoa.

Au cours de cet entretien, qui s’est déroulé pendant près de deux heures trente, de manière très cordiale, les représentants des manifestants ont fait part de leurs motivations contre l’obligation vaccinale et demandé au gouvernement de suspendre la loi votée le 20 août dernier par une large majorité des élus Assemblée de la Polynésie française. Ils ont ainsi mis en avant l’article 6 de la loi qui permet au Conseil des ministres de modifier la portée de la loi en fonction de l’évolution de la pandémie.

Le docteur Jacques Raynal a souligné que, contrairement aux affirmations des manifestants et des réseaux sociaux, la prescription par les médecins de traitements alternatifs, à base notamment d’ivermectine ou d’hydroxychloroquine, n’a jamais été interdite en Polynésie. Les médecins ont toujours eu la possibilité, sous leur propre responsabilité, de prescrire ce traitement, sous réserve d’informer les patients que ces médicaments n’avaient pas reçu une autorisation de mise sur le marché pour soigner la Covid-19. Sur ce point, le président a confirmé qu’il avait donné des consignes claires sur la liberté de prescription.

Sur le fond de la revendication des manifestants, le président a estimé que la situation sanitaire actuelle, qui est toujours très préoccupante, comme en a attesté le chef des urgences, ne permettait pas de remettre en question la loi votée par l’Assemblée. Une loi qui, à l’état de projet, avait fait l’objet d’une large consultation des corps constitués que sont les maires, les syndicats de salariés et de patrons ainsi que les églises.

Il a rappelé par ailleurs que l’obligation vaccinale ne s’imposait pas à l’ensemble de la population, mais seulement à certains salariés en contact direct avec le public. « Je n’ai pas le droit d’engager la population sur une voie où elle va être mise en danger », a déclaré le président.

Pour autant, le président a affirmé que des adaptations de l’arrêté d’application de la loi étaient toujours possibles et qu’il en référerait à la majorité ainsi qu’aux autorités sanitaires: « Nous ne sommes pas là pour embêter les gens, ni pour sanctionner. Mais si on veut aboutir à un résultat, il faut se faire vacciner ». Le président a enfin rappelé que 6 recours contre la loi avaient été déposés et qu’il était dans l’attente de la décision du Conseil d’État pour apprécier les évolutions possibles.

Apolitique et pacifique, et souhaitant toujours la suppression de cette loi, le collectif citoyen se joindra à la manifestation prévue ce jeudi à l’assemblée de Polynésie.

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