Obligation vaccinale : des avocats et médecins regroupés en intersyndicale prévoient une marche

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Ils sont avocats et soignants, et se fédèrent pour "rétablir les libertés fondamentales". Une cinquantaine de professionnels issus de ces deux corps de métiers lancent une intersyndicale A ti’a No Te ‘Ea. Opposés à l’obligation vaccinale, ils prônent le droit à disposer librement de son corps, et s’élèvent contre les discriminations.

Publié le 23/02/2022 à 16:49 - Mise à jour le 25/02/2022 à 14:22

Ils sont avocats et soignants, et se fédèrent pour "rétablir les libertés fondamentales". Une cinquantaine de professionnels issus de ces deux corps de métiers lancent une intersyndicale A ti’a No Te ‘Ea. Opposés à l’obligation vaccinale, ils prônent le droit à disposer librement de son corps, et s’élèvent contre les discriminations.

Mise à jour du 25 février : dans un communiqué de presse, l’Ordre des avocats au barreau de Papeete indique : « Suite à la conférence de presse de l’intersyndicale Syndicat des Avocats de Polynésie française / Syndicat Liberté Santé Polynésie française du 23 février 2022, l’Ordre des Avocats au Barreau de Papeete entend expressément préciser que le Syndicat des Avocats de Polynésie française ne constitue pas l’organe de représentation de la profession d’avocat en Polynésie française. Les déclarations de l’intersyndicale du 23 février 2022 n’engagent aucunement le Barreau de Papeete mais uniquement cette organisation syndicale et ses adhérents.

Ils incarnent une voie alternative. L’avocate Lorna Oputu et le docteur Stéphane Darteyre se mobilisent pour le respect des libertés fondamentales. Le praticien hospitalier évoque des pressions qu’il aurait subi pour avoir formulé des prescriptions gratuites en dehors du cadre professionnel et regrette également le manque de « liberté d’expression ». Il est aujourd’hui en disponibilité. « En tant que soignant, ce qui m’a posé problème c’est le problème de la liberté d’expression. On a vraiment eu l’impression qu’il n’y avait pas possibilité de s’exprimer librement sur certains sujets. Et le manque de débat scientifique. Dans un débat scientifique il doit y avoir des pour et des contre. Mais on avait l’impression qu’on n’a pas le droit d’être contre ni pour et qu’on ne peut pas débattre. Donc ça c’était en tant que soignant. L’autre chose qui m’a beaucoup choqué moi personnellement c’était qu’au tout début, on n’a pas permis aux médecins de soigner les gens. On a dit aux gens de rester chez eux, de ne pas voir de médecin et de prendre du Doliprane. Et ça ça a été clairement choquant pour moi et je pense pour beaucoup de soignants et beaucoup de médecins. C’est quelque chose qui laisse encore des cicatrices aujourd’hui et sur lequel il serait bien de revenir. (…) J’ai clairement eu une sanction, un blâme et c’est en cours de jugement. (…) Il y a beaucoup de soignants qui sont en arrêt maladie, en burn out. je pense que le covid a été une raison parce que clairement l’hôpital a été traumatisé; Les personnels hospitaliers ont fait un travail formidable, remarquable. Tout le monde s’est organisé. Il y a eu beaucoup d’énergie dépensée à ce moment là et un vrai stress post traumatique. Et donc clairement ce stress post traumatique est à prendre en considération. Mais le problème c’est que derrière s’est mis en place un système que je qualifierai un peu de répressif et qui a mon avis n’est pas bienvenu pour les soignants. Ce qu’on réclame c’est un peu plus d’écoute et de bienveillance. »

Les syndicalistes s’expriment :


Une hotline a été créée pour aider ceux qui estiment faire face à une situation discriminante.

« Il y a beaucoup de soignants qui sont en arrêt maladie, en burn out »

Dr Stéphane Darteyre, président du Syndicat liberté santé Polynésie française

Pour l’avocate Lorna Oputu, le Pays a manqué de reflexion dans l’application des mesures sanitaires : « Notre démarche est de replacer l’être humain au centre du débat parce qu’en fait depuis presque deux ans, on assiste à un piétinement des lois et des libertés fondamentales et à une véritable campagne de désinformation dont la population est victime. Je parle pour la population locale puisque c’est celle qui me concerne. Mais malheureusement on a pu aussi assister à un phénomène de mimétisme avec une application des textes pris en métropole. Une application sans prise de recul au niveau local. (…) On s’est contenté de faire un mauvais copier coller de ce qui se passe en métropole. La Polynésie est dotée d’un statut d’autonomie qui permet à nos dirigeants de pouvoir apprécier la situation. Elle est autonome au niveau de la santé. Pourquoi alors même que nous nous trouvons sur un territoire avec des iles dispersées, pourquoi avoir généralisé la vaccination jusque dans des îles qui comptent très peu d’habitants et dont la population est isolée naturellement ? « 

« On s’est contenté de faire un mauvais copier coller de ce qui se passe en metropole »

Me Lorna Oputu, vice-présidente du syndicat des avocats de Polynésie

Depuis novembre, le syndicat des avocats de Polynésie donne depuis novembre des consultations gratuites pour ceux qui se posent des questions quant à l’obligation vaccinale.

Me Oputu l’annonce : des actions ont été lancées. « Nous avons déposé une requête en annulation devant le tribunal administratif qui est orientée vers le pass vaccinal. Annulation de l’arrêté du haut-commissaire du 22 janvier 2022 entré en vigueur le 8 février. D’autres actions vont suivre. »

L’intersyndicale regroupe une cinquantaine de membres dont une dizaine d’avocats. Elle prévoit une marche autour de Tahiti sur une semaine, fin mars, pour aller à la rencontre de la population et informer. Une marche pacifique qui se déroulera sur 6 jours…

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