Les Polynésiens sont peu nombreux à choisir cette voie. Pour Nanihi, c’est au lycée que l’intérêt pour la profession est né : « Ma première approche au métier de journaliste, c’est quand je suis entrée au lycée (Gauguin, NDLR). J’ai fait partie du journal trilingue de mon lycée, se souvient-elle. J’ai pu rédiger des articles, aller sur le terrain. On a couvert l’élection de Miss et Mister par exemple. À la suite de cette expérience, j’ai pu faire un stage en presse écrite. C’était à Tahiti infos et j’avais beaucoup aimé ce stage parce que c’était concret. J’étais auprès de journalistes professionnels, j’ai pu assister à des conférences de presse. Ensuite, j’ai fait un stage à TNTV. Ça a vraiment renforcé mon projet de continuer mes études supérieures dans l’univers journalistique. »
« Mon rêve après mes études, ce serait de devenir correspondante à l’étranger«
La jeune Polynésienne a choisi de suivre une licence d’anglais en même temps que son école de journalisme. Une formation pour laquelle seulement 15 places étaient disponibles. Elle a été reçue sur dossier.
Aujourd’hui la charge de travail est intense mais elle ne regrette pas son choix, car Nanihi a des projets : « ça demande beaucoup de travail à la maison. C’est aussi beaucoup de pratique. (…) Mon rêve après mes études, ce serait de devenir correspondante à l’étranger, de préférence dans un pays anglo-saxon pour un media français. C’est mon but à la fin de la formation, mon petit objectif. » Elle n’oublie pas pour autant le fenua où elle espère revenir travailler un jour et retrouver les siens.
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Durant sa formation, Nanihi a l’occasion de s’initier à différents métiers du journalisme. Pour l’instant, sa préférence va à la radio : « depuis cette année, notre deuxième année de formation, on anime les matinales de Radio campus Lille, une radio universitaire étudiante. Et donc là j’ai pu partir en reportage sur un sujet de street food à Lille, j’ai pu découvrir les différents rôles de la Radio : la revue de presse, le fil info, les reportages, l’animation, régie etc. »



Nanihi voit dans le travail de journaliste un avantage non négligeable : celui de ne jamais tomber dans la routine. « Le journaliste doit couvrir des événements en temps réel (…) et le fait qu’il y a des événements qui arrivent en temps réel et ne peuvent pas être anticipés, je trouve que ça rend le métier super attrayant et original. On ne sait pas trop comment va se dérouler notre journée du lendemain, quel sujet on va couvrir le lendemain. Ce que j’aime beaucoup dans le métier, c’est qu’au final, le journaliste, (…) a la capacité de couvrir des événements ordinaires et de trouver l’extraordinaire dans l’ordinaire. »
À ceux qui hésitent, elle lance : « Foncez, saisissez les opportunités de partir en France. Je ne regrette pas même si c’est dur d’être étudiant polynésien et arriver en France, quitter son ile, ses amis. Mais au final, ça m’a ouvert beaucoup de portes. »