Moruroa e Tatou et le gouvernement, unis contre la notion de « risque négligeable »

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Publié le 18/01/2017 à 16:05 - Mise à jour le 18/01/2017 à 16:05

Pour le président de l’association anti-nucléaire, Roland Oldham, l’annonce qui a été faite est une humiliation puisque cela démontre que le haut-commissaire ignore les demandes des associations, des autorités du pays mais également des institutions sur l’annulation du risque négligeable de la loi Morin. Et même si au Sénat, lors de l’examen du projet de loi Egalité réelle Outre-mer, cette dernière préconise à présent, une baisse de risque négligeable au taux de 0.3%, cela ne change en rien le positionnement des militants.
 
Ce que nous confirme Roland Oldham: « Nous sommes choqués, nous pensons que la façon dont il parle aux Polynésiens est pleine d’arrogance. La façon dont il ignore toutes les associations, notre gouvernement, l’avis de l’assemblée sur les risques négligeables, je pense que c’est très insultant. Voire humiliant. »
 
L’homme ne mâche pas ses mots. « Pour moi, c’est l’arrogance même du colon. C’est le colonialisme dans toute sa grandeur. » Poursuivant, « Moi je trouve cela malheureux puisque j’aurais souhaité des discussions plus sereines, mais devant ce genre d’attitude on ne sait pas quel langage adopter. »
 
Sur l’abaissement du seuil du risque négligeable de 1 % à 0,3 %, le président de Moruroa e tatou revient à la charge. « On n’est pas respectés, on ne nous écoute pas. On nous fait balader jusqu’en France pour donner notre avis, mais on ne tient pas compte de celui-ci ». Martelant « Nous avons demandé de retirer le risque négligeable depuis plusieurs années. Jusqu’à aujourd’hui et ce malgré l’unanimité des Polynésiens, nous sommes encore ignorés, méprisés par l’Etat français, (…) . »
 
Désormais, pour Roland Oldham, le combat continue. il compte bien soutenir le gouvernement qui a demandé à ce que le risque négligeable soit retiré de la loi Morin.
 
Ce qu’explique clairement dans un communiqué, le gouvernement, dans lequel il s’étonne que « lors de la discussion au Sénat sur le projet de loi sur l’égalité réelle, la ministre des Outre-mer ait introduit en dernière minute un amendement visant à modifier la loi Morin sur l’indemnisation des victimes des essais nucléaires.
 
L’étonnement vient du fait que, jusqu’alors, le gouvernement central avait soutenu que le processus législatif serait trop long pour modifier la loi Morin, et qu’il était plus rapide de procéder par décret.
 
Le Conseil d’Etat a eu un autre avis et ce qui devait être trop long a pu se faire avec une extrême rapidité. Certes, les dispositions introduites dans la loi sont conformes à celles qui figuraient dans le projet de décret soumis pour avis au gouvernement de la Polynésie française.
 
Toutefois, le gouvernement rappelle qu’il avait émis un avis réservé sur ce projet de décret, demandant explicitement la suppression de la notion de risque négligeable, notamment pour les personnels ayant travaillé sur les sites d’expérimentation. Cette position reste inchangée ».

 
Désormais, Moruroa e Tatou et le gouvernement Fritch fourbiront leurs armes ensemble afin de faire supprimer cette notion de risque « négligeable », qui pourrait être une des causes du retard de la signature des Accords de Papeete, promis par François Hollande, comme se faisant avant la fin de son mandat présidentiel.
 
 

Rédaction Web avec Manava Tepa et Brandy Tevero.

 

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