Fini les rotations gratuites du Terevau pour les élèves de Moorea

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Pris à la gorge par la hausse des prix du pétrole, le Terevau annonce ne plus pouvoir transporter gratuitement les élèves de Moorea vers Tahiti. Ces derniers pourront toujours se rabattre sur l’Aremiti et le Vaeara’i, dont les horaires plus contraignants, font craindre aux parents un impact sur les résultats scolaires.

Publié le 05/11/2022 à 13:15 - Mise à jour le 05/11/2022 à 15:42

Pris à la gorge par la hausse des prix du pétrole, le Terevau annonce ne plus pouvoir transporter gratuitement les élèves de Moorea vers Tahiti. Ces derniers pourront toujours se rabattre sur l’Aremiti et le Vaeara’i, dont les horaires plus contraignants, font craindre aux parents un impact sur les résultats scolaires.

Les élèves de Moorea devront se lever bien plus tôt lundi pour rejoindre les bancs de l’école à Tahiti. Le catamaran du Terevau ne les embarquera plus gratuitement à compter d’aujourd’hui. Si les élèves de l’île sœur peuvent encore se rabattre sur l’Aremiti et le Vaeara’i du Terevau Piti, les horaires plus contraignants de ces compagnies attributaires du marché avaient suscité la grogne des parents d’élèves, inquiets d’un éventuel impact sur les résultats scolaires.  

Car en raison d’une « erreur humaine », le Terevau n’avait pas répondu à l’appel d’offres lancé par le ministère de l’Education pour le transport de près de 750 élèves (dont les collégiens, lycéens et étudiants) de l’île sœur. Mais sous la pression populaire et « pour répondre à un besoin de famille », la gérante de la compagnie avait décidé d’embarquer gracieusement les élèves en attendant de trouver un accord soit du côté des deux autres armateurs, soit du côté de la DGEE. Sans succès.

« Depuis la rentrée d’août jusqu’à la fin des vacances de Toussaint, nous avons embarqué gratuitement plus de 1 500 élèves » rappelle la compagnie qui a édité un ticket spécial transport scolaire à zéro Fcfp d’une validité d’un jour pour leur permettre de monter à bord. Un manque à gagner qui s’élève aujourd’hui à près de 800 000 Fcfp. Impossible pour le Terevau, soumis à la flambée des prix des hydrocarbures, de poursuivre ce service gratuitement. « Nous avons fait tampon en espérant un geste de la DGEE, maintenant je ne peux plus », justifie la gérante du Terevau, Heifara Jones. « Je sais que nous n’avions pas à les transporter parce que nous n’avons pas répondu à l’appel d’offres, je n’accuse personne, mais je suis maman avant tout ».

Du côté de la DGEE, on rappelle simplement que les trois lots (zone urbaine, Tahiti hors zone urbaine, liaison pour les internes) ont déjà été attribués aux deux sociétés qui ont répondu à l’appel d’offres pour une durée de quatre ans. Et que par conséquent, il est impossible de rompre ce marché au risque d’être poursuivi par les deux compagnies attributaires, ou de leur verser des indemnités. Or, le marché pour le transport scolaire entre Tahiti et Moorea s’élève à 125 millions de Fcfp par an. « Avec de telles sommes d’argent on se doit de procéder de façon éthique et transparente, indique le directeur de la DGEE, Eric Tournier. Nous sommes tenus par des marchés qu’on ne peut pas dénoncer, marchés auxquels le Terevau n’a pas concouru ».

Au Terevau qui se désole d’avoir raté l’appel d’offres dans le journal officiel, le directeur rappelle que le simple fait de solliciter un fournisseur peut être considéré comme une « entrave à la concurrence ». Si toutefois la direction comprend le mécontentement des parents devant la contrainte des horaires de départ, elle rappelle que le transport des élèves est pris en charge par le Pays. La DGEE annonce la diffusion d’un communiqué de presse dans l’après-midi.

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