Mise en place d’un rahui pour préserver les ressources à Papara

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PÊCHE - Ils en parlent depuis 5 ans : les pêcheurs de Papara mettent en place un rahui dans la commune. Deux comités viennent d’être institués sur la base du volontariat. Professionnels et amateurs espèrent ainsi mieux encadrer la pêche et préserver les ressources qu’ils estiment menacées.

Publié le 22/05/2019 à 13:09 - Mise à jour le 20/06/2019 à 16:39

PÊCHE - Ils en parlent depuis 5 ans : les pêcheurs de Papara mettent en place un rahui dans la commune. Deux comités viennent d’être institués sur la base du volontariat. Professionnels et amateurs espèrent ainsi mieux encadrer la pêche et préserver les ressources qu’ils estiment menacées.

Samedi matin, la salle du conseil municipal de Papara a réuni une vingtaine de représentants des pêcheurs de la commune. Et tous étaient unanimes sur le fait que « le poisson se raréfie » : « parce que c’est incontrôlable le fait qu’il y en ait qui pêchent de nuit, que les mailles des filets soient trop petites… Et puis quand ils prennent beaucoup de poissons, ils rejettent les petits morts. Quand on voit tous ces petits rougets vendus par trentaines et qui sont tout petits, alors que s’ils arrivaient à maturité, ça serait 6 ou 7 maximum. Tout ça, c’est un gâchis pour l’avenir de nos enfants parce qu’on se doit de garantir leur avenir et non de l’hypothéquer » explique Jaroslav Otcenasek, président du syndicat des pêcheurs professionnels de Polynésie.

Les représentants des pêcheurs et la commune ont institué deux comités : un comité de travail et un autre de gestion. Ensemble, ils vont décider des modalités de ce rahui. Un rahui auquel ils pensent depuis longtemps. S’ils ont préféré un rahui à un PGEM (Plan de gestion de l’espace maritime) comme à Moorea, c’est d’ailleurs pour avoir davantage de liberté. « C’est le comité de travail qui va travailler sur le cahier des charges, comme ça, cela ne vient pas du conseil municipal, mais directement de la population, des pêcheurs, et des présidents de pêcheurs surtout » précise Heia Teina, adjointe au maire de Papara, en charge de l’agriculture et de la pêche.

 Comme les pêcheurs de Papara, ce sont tous ceux du sud de Tahiti qui planchent sur la question du rahui. Teahupo’o l’a déjà institué, et celui de Papara pourrait rapidement prendre une ampleur inter-communale. « Atimaono et Mataiea vont se mettre ensemble pour faire ce rahui-là » ajoute Heia. « Il faut mettre une réglementation. Sans ça, plus tard, nos enfants et nos arrières petits-enfants ne verront plus les rougets etc. parce qu’on aura tout détruit sans penser à leur avenir » dit Jaroslav.

Une conférence gratuite sur l’exemple du rahui se tiendra à l’Université de la Polynésie française ce jeudi 23 mai de 18h15 à 20h30. Cette conférence sera animée par les chercheurs Tamatoa Bambridge, Christian Montet et et Thierry Paulet de l’Agence française de développement. Plus d’infos ICI.

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