Métropolitains interdits de tourisme : un nouveau coup dur pour les pensions de famille

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Mélinda Bodin, présidente de l’association du tourisme authentique de Polynésie, était notre invitée en plateau jeudi soir. Pour les pensions de famille, le fait que les touristes métropolitains ne peuvent plus venir au fenua est un nouveau coup de massue porté à leur activité, mais aussi à tous les prestataires qui gravitent autour.

Publié le 13/11/2020 à 10:29 - Mise à jour le 13/11/2020 à 10:29

Mélinda Bodin, présidente de l’association du tourisme authentique de Polynésie, était notre invitée en plateau jeudi soir. Pour les pensions de famille, le fait que les touristes métropolitains ne peuvent plus venir au fenua est un nouveau coup de massue porté à leur activité, mais aussi à tous les prestataires qui gravitent autour.

Les touristes de métropole ne peuvent plus venir en Polynésie française. Un coup de massue pour le tourisme et notamment pour les pensions de famille car votre clientèle est principalement de métropole ?
« Oui, c’est vrai que notre premier marché est le marché métropolitain et européen. Mais nous le savions plus ou moins puisque déjà lundi, nous en avions discuté en réunion avec la ministre et nous attendions la confirmation du haut-commissaire qui est tombée ce matin (jeudi, NDLR). Donc depuis ce matin nous avons appelé nos membres, qui nous ont aussi envoyé des messages. Beaucoup nous ont appelé, en pleurant pour certains, parce que depuis le mois de février-mars, et jusqu’à aujourd’hui beaucoup n’ont pas pu se relever. Il y en a même une qui nous a dit en pleurant : « Si c’est comme ça je vais arrêter, je ferme et je vais vendre. Il faut que je me relève. »
Je ne peux pas accepter ce genre de message. Je ne suis pas pour vendre nos structures à l’étranger.
La clientèle européenne est notre première clientèle, pas seulement pour les pensions de famille. Pour les prestataires d’activités, le pêcheur, l’agriculteur, l’artisan, le jardinier, le perliculteur… il ne faut pas oublier toutes ces populations qui vivent directement ou indirectement du tourisme. »

Qu’est-ce que l’Etat et le Pays devraient faire pour soutenir votre activité et tous ces prestataires autour de votre activité ?
« Nous ne voulons pas montrer du doigt qui que ce soit, c’est la faute de personne, c’est un virus mondial. Mais nous voulons demander à l’Etat, quels sont les moyens que vous pourriez mettre ? Quelles sont les aides que vous pourriez octroyer aux entrepreneurs polynésiens qui œuvrent dans le tourisme pour pouvoir se relever ?
Deuxième question, à notre Pays, à notre gouvernement : quels sont les moyens ? Je sais qu’il y a déjà des aides, mais ces aides ne sont pas suffisantes. Pensez à ces chefs d’entreprise qui ont investi, qui ont fait des prêts, et qui aujourd’hui ne savent plus quoi faire. »

Par rapport aux aides octroyées par le gouvernement, le RES ou de DESETI, vous avez bénéficié de ces aides, mais apparemment elles sont insuffisantes ?
« Oui bien sûr, c’est pour ça qu’on applaudit toutes les aides qui sont faites pour l’économie de notre fenua. Mais on sait très bien que le tourisme étant la première économie du fenua et il y en a qui ne vivent que de ça. Donc aujourd’hui ces petites aides viendraient payer des petites factures, mais ne pairaient pas les grosses factures. »

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