Menace de grève générale : plus que quelques heures pour trouver un terrain d’entente

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Cinquième et dernier round de négociations ce soir à 17 heures entre les syndicats de salariés et le gouvernement. Les deux parties se sont quittés hier soir sans signer de protocole d'accord malgré "des échanges constructifs", selon le ministre des finances, Yvonnick Raffin.

Publié le 23/11/2021 à 11:54 - Mise à jour le 24/11/2021 à 11:11

Cinquième et dernier round de négociations ce soir à 17 heures entre les syndicats de salariés et le gouvernement. Les deux parties se sont quittés hier soir sans signer de protocole d'accord malgré "des échanges constructifs", selon le ministre des finances, Yvonnick Raffin.

Plus quelques heures pour trouver un terrain d’entente. Les syndicats de salariés et le gouvernement se retrouvent ce soir à 17h pour le 5e jour de négociation. Ils auront jusqu’à « 23h59 », comme l’a rappelé à de nombreuses reprises le ministre de l’Economie et des Finances, Yvonnick Raffin, pour signer un protocole d’accord, avant l’entrée en vigueur de la grève. Hier, à la sortie des discussions, les deux parties campaient sur leur position.

Sur la revendication principale de la revalorisation des salaires, le Pays avait déjà proposé samedi la mise en place au 1er janvier d’une hausse de 2% puis d’une autre de 1% en juillet en fonction de l’évolution du coût de la vie. Pas encore suffisant pour les organisations syndicales qui ont exigé un ajustement du SMIG à 4%, et ce, dès le 1er décembre. « En 2014 le point d’indice pour les fonctionnaires était à 995, et en 2017, il est passé à 1015, ce qui veut dire que les agents de la fonction publique du Pays ont vu leur salaire augmenter de 2,5%, et les smicards, rien du tout » rappelle le secrétaire général de la CSTP-FO, Patrick Galenon. « 2%, ça ne rattrape que 2014 à 2019, 4% c’est le minimum de rattrapage ». Le point semble donc loin d’être évacué.

« En 2014 le point d’indice pour les fonctionnaires était à 995, et en 2017, il est passé à 1015, ce qui veut dire que les agents de la fonction publique du Pays ont vu leur salaire augmenter de 2,5%, et les smicards, rien du tout »

Patrick Galenon, secrétaire général de la CSTP-FO

Pas de consensus sur la composition du conseil d’administration de la CPS non plus. Comme prévu par la réforme de la gouvernance de la CPS, premier axe de la réforme de la PSG, le Pays souhaite maintenir les 15 administrateurs : 5 pour les patrons, 5 pour les salariés, et 5 pour le gouvernement. Un conseil d’administration présidé par le ministre de la Protection sociale, comme prévu par le projet de loi de Pays. « ça ne peut pas nous convenir, si le politique décide du jour au lendemain de relever la CST (contribution de solidarité territoriale, Ndlr) comment on fait, ils sont dix, 5 patrons et 5 du gouvernement qui sont des employeurs » assène Patrick Galenon. « C’est pour ça qu’on leur propose 10 pour les salariés, 10 pour les patrons ». Du reste, « la gouvernance n’est pas une priorité » martèle encore le syndicaliste, exhortant à nouveau le gouvernement à faire des économies sur les dépenses de santé. A commencer par les « evasan de complaisance », le Moni ruau, ou les médicaments. « On n’est pas Air CPS ! La santé coûte 80 milliards, dont 60 milliards payés par la CPS, c’est là qu’il faut trouver des économies » s’impatiente le syndicaliste avant de remettre sur la table le coût des maladies radio-induites. « C’est nous qui les payons, vous trouvez ça normal ? »

« Nous restons sur nos positions, par contre nous avons fait une ouverture sur l’élection du président du conseil d’administration, qui sera rendue au scrutin secret du conseil d’administration »

Yvonnick Raffin, ministre de l’Economie et des Finances

Côté pays on précise cependant avoir fait un effort sur la gouvernance de la CPS. « Nous restons sur nos positions, par contre nous avons fait une ouverture sur l’élection du président du conseil d’administration, qui sera rendue au scrutin secret du conseil d’administration », a précisé Yvonnick Raffin. Le ministre a également évoqué la mise en place d’un comité stratégique de 15 membres pour la gestion des cinq branches : « la maladie, la retraite, la dépendance qui est une nouvelle branche qui n’existe pas aujourd’hui, les accidents du travail et les prestations familiales ». Enfin, le gouvernement a proposé de mettre en place des comités de travail chargés de préparer les prochaines assises de la santé, conjointement avec le ministère de la santé. « Il y a quand même eu des avancés, nous ne sommes pas très loin d’un terrain d’entente » positive le ministre.

Reste la question de l’obligation vaccinale qui semble dans l’impasse. L’article 3 du protocole d’accord qui engage le Pays à « un discernement bienveillant dans les constats des infractions », fait doucement sourire les syndicats qui refusent bien entendu de s’en contenter. « On sait qu’il y a à peu près 11 000 à 12 000 salariés qui ne souhaitent pas se faire vacciner, je ne peux pas les abandonner » assène Patrick Galenon. « On défend des salariés, on ne défend pas des théoriciens ou des complotistes, mais des salariés qui vont peut-être se faire virer ou avoir 178 000 Fcfp d’amende ».

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