Ces coraux blancs ne sont pas morts mais malades : en raison d’un fort stress, ils ont perdu leurs algues symbiotiques, les zooxanthelles, qui leur donnent de l’énergie pour se développer. Sur les zones où Baptiste a plongé à Tahuata et Hiva Oa, entre 20% et 50% des colonies semblent déjà touchées par le phénomène, rapporte Te mana o te moana dans un communiqué.
La température anormalement élevée de l’eau est très probablement à l’origine de ce phénomène qui touche pour le moment les coraux branchus et massifs principalement.
Dans les semaines précédentes, des épisodes massifs de blanchissement corallien ont été signalés dans le Pacifique sud notamment sur la Grande Barrière de Corail en Australie et en Nouvelle Calédonie. De nombreux instituts (National Oceanic and Atmospheric Administration, CRIOBE, Reef Check France et Reef Check Polynésie) étaient déjà en alerte depuis le début de l’année en raison d’une augmentation anormale prévue de la température des eaux de surface liée au phénomène El Niño au dessus du 17ème parallèle Sud et qui allait donc très probablement concerner les Marquises, le nord de la Société et le nord des Tuamotu.
Les experts de la Nasa craignent un El Niño 2016 plus puissant et dévastateur que jamais avec des impacts potentiellement importants sur la santé des récifs coralliens. L’archipel des Marquises est pour le moment le seul touché en Polynésie française par cet épisode de blanchissement. Heureusement, les récifs coralliens n’y existent pas en tant que tels et les peuplements coralliens sont composés de colonies éparses et moins nombreuses que dans les autres archipels.
Le réseau participatif Reef Check Polynésie (association Te mana o te moana) et le réseau scientifique Polynesia Mana (CRIOBE) vont suivre de près l’évolution de ce phénomène aux Marquises et en Polynésie dans les prochains mois et en évaluer l’impact en terme de mortalité corallienne.