Marina Tehaamoana, 1ère ultramarine major de promo de l’école de gendarmerie

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L’emploi : une denrée rare dans de nombreuses îles. Difficile pour les plus jeunes générations peu qualifiées d’intégrer le monde du travail. L’armée est bien souvent la seule perspective. Pour en parler, Marina Tehaamoana, première ultramarine à être major de promotion d’une école de gendarmerie, et originaire de Hiva Oa, était notre invitée plateau jeudi soir.

Publié le 06/05/2021 à 11:04 - Mise à jour le 06/05/2021 à 11:04

L’emploi : une denrée rare dans de nombreuses îles. Difficile pour les plus jeunes générations peu qualifiées d’intégrer le monde du travail. L’armée est bien souvent la seule perspective. Pour en parler, Marina Tehaamoana, première ultramarine à être major de promotion d’une école de gendarmerie, et originaire de Hiva Oa, était notre invitée plateau jeudi soir.

Un mot sur votre parcours, pour qu’on vous connaisse un peu mieux ?
« Je viens des Marquises […], j’ai quitté les Marquises en 2011 à l’âge de 11-12 ans pour passer mon bac, jusqu’en 2015 où j’ai fait aussi la licence à l’Université de la Polynésie française. Et j’ai dû après, pour poursuivre mes études en master, quitter Tahiti pour rejoindre Montpellier, où je suis restée jusqu’à l’année dernière. J’ai terminé mes études en 2019. J’ai passé le concours de sous-officier de la gendarmerie et aujourd’hui je suis gendarme à Annecy ».

Quel est votre sentiment sur la situation actuelle concernant les jeunes et l’emploi ?
« Ça me rappelle les îles Marquises parce que je le vois aussi. Certes le cadre de vie est bien meilleur chez nous mais on voit bien que la vie dans les îles devient vite compliquée, notamment pour l’emploi. Là par exemple, le secteur public est saturé, la solution est de se tourner vers le secteur privé. Mais à l’heure du covid, c’est un peu difficile, il faut avoir la force et l’envie de le faire ».

Comment faire selon vous pour que ces jeunes puissent réaliser leurs rêves ?
« Croire en ses rêves, persévérer. Aujourd’hui, une des solutions c’est aussi l’entreprenariat. Depuis 2015, quand j’ai quitté Tahiti, j’ai vu beaucoup d’entreprises naître. Des petites restaurations, des productions de miel… J’ai été à la foire, j’ai été étonnée et surprise et ça m’a fait plaisir de voir autant de nouvelles entreprises, et tenues par des jeunes. Après, favoriser peut-être les contrats d’apprentissage ? Former les apprentis, en France ça se fait beaucoup. Ils aident beaucoup les jeunes à construire leur vie professionnelle. En France, on est beaucoup aidé, on l’est un peu moins ici. Donc donner du mérite un peu à ces jeunes. Et enfin, moi j’ai choisi cette solution, m’expatrier ».

Votre rêve à vous, c’est intégrer le GIGN, le groupement d’intervention de la gendarmerie nationale. C’est un secteur risqué, pourquoi choisir ce métier ?
« C’est un métier qui me passionnait depuis le baccalauréat donc j’ai quand même poursuivi mes études jusqu’à me sentir prête et avoir le soutien nécessaire de ma famille surtout ».

Justement, votre famille, comment elle a réagit lorsque vous leur avez annoncé de vous vouliez intégrer le GIGN ?
« Et bien, ils sont réticents, forcément, mais ils voient que je suis épanouie dans le métier que je fais et je leur raconte presque tout. Ils voient que je suis heureuse dedans donc ils m’encouragent à faire ce que j’ai envie aujourd’hui ».

Est-ce que vous avez un message à faire passer aux jeunes ?
« Il ne faut pas hésiter à saisir les opportunités qui leur sont offertes. Ne pas avoir peur de partir, de venir à Tahiti voir en métropole. On est beaucoup aidé là-bas, il y a beaucoup de sociétés comme Pôle emploi, des plateformes qui aident justement à l’insertion professionnelle voire personnelle… Pour un meilleur retour au fenua après, pourquoi pas ».

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