Marin qualifié : un profil de plus en plus rare

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Ils sont quelques centaines, chaque année, à se former au Centre des métiers de la Mer. Des formations qui répondent aux attentes des armateurs au commerce, à la pêche et aux cultures marines. Si les marins stagiaires peuvent suivre la partie théorique sans grande difficulté, difficile pour eux d’embarquer sur des navires pour la mise en pratique, passage pourtant obligatoire pour valider leurs acquis. Résultat : les marins qualifiés se font rares.

Publié le 11/01/2022 à 18:09 - Mise à jour le 11/01/2022 à 15:18

Ils sont quelques centaines, chaque année, à se former au Centre des métiers de la Mer. Des formations qui répondent aux attentes des armateurs au commerce, à la pêche et aux cultures marines. Si les marins stagiaires peuvent suivre la partie théorique sans grande difficulté, difficile pour eux d’embarquer sur des navires pour la mise en pratique, passage pourtant obligatoire pour valider leurs acquis. Résultat : les marins qualifiés se font rares.

C’est au Centre des métiers de la mer que sont formés les futurs marins polynésiens. L’institution permet également aux professionnels en exercice de maintenir leurs compétences.

Et chaque année, les nouveaux venus sont confrontés à une problématique de taille. « La profession de marins est une profession règlementée qui est soumise à des conditions d’accès et d’exercice bien précises. Et l’obtention des brevets après une expérience professionnelle en mer est un passage obligé. Et c’est donc là toute la problématique de nos jeunes apprenants, c’est de ne pas pouvoir trouver d’embarquements pour valider le temps de navigation requis pour la délivrance de brevets et leur permettre de poursuivre leur cursus de formation », explique Georges Mai, le directeur du Centre des métiers de la mer

Selon lui, les principaux freins des armateurs sont la prise en charge de l’assurance du stagiaire, mais aussi, la mise à disposition d’un tuteur en mer. Du côté des pêcheurs du port, on fait valoir la persévérance avant tout le reste.

Xavier Tohiaki dit Taua, capitaine de thonier, préfère « prendre des gars qui veulent pêcher, que prendre des gars qui ont fait la formation. Après ils vont en mer juste pour une campagne (de pêche) ».

Même son de cloche du côté de Ariipeu Raufea, armateur, qui regrette cependant le manque de promotion des métiers du secteur : « En Polynésie on a une belle école. Le Pays est bien structuré. Et accueillir des jeunes qui veulent bien être capitaines ou des stagiaires, honnêtement ce n’est pas un problème. Si on a une place à bord ou qui nous permet justement d’accueillir ce stagiaire on va le faire. Qu’est ce qui pourrait poser un problème ? C’est est ce que le bonhomme va tenir la mer. »   

L’armateur observe avec inquiétude la situation. À ce rythme, une carence de capitaines se profile d’ici 5 ans. La dernière vague épidémique avait déjà cloué de nombreux marins à terre. De quoi mettre en exergue la faible réserve d’officiers qualifiés.

Une convention de stage est en cours d’élaboration entre le Pays, le centre et certains armateurs.

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