Il est arrivé, mais ne sera opérationnel qu’en juillet, soit après le passage d’Emmanuel Macron. Un petit regret pour le haut-commissaire, qui a tout de même salué le déploiement d’une véritable « toile d’araignée ».
Deuxième câble international, Manatua vient ainsi sécuriser Honotua. Un « back-up » nécessaire, selon le gouvernement. Car « dès qu’il y a un accident sur ce câble, dès qu’il y a une rupture sur ce câble, c’est toute la Polynésie qui est coupée du monde. Et nous sommes obligés de rétablir des communications par satellite, ce qui ralentit naturellement les débits, indique le président Edouard Fritch. Donc il nous faut protéger notre câble. »
Mais le projet Manatua présentait aussi l’avantage de partager les frais de construction avec un partenaire économique de choix : la Nouvelle-Zélande. Le câble relaye ainsi les deux pays en passant par Samoa, les îles Cook et Niue. Le contrat de mariage entre les quatre opérateurs doit durer 25 ans, soit la durée de vie d’un câble.
– PUBLICITE –
« Il faut savoir à un moment donné partager les dépenses comme on partagera demain les bénéfices, confie Edouard Fritch. On est arrivés à un gagnant-gagnant où effectivement, au lieu d’investir nous pour notre câble, nous avons investi la moitié pour un câble partagé avec la Nouvelle-Zélande. »
Coût de l’opération : 5,3 milliards de francs pour les 4 pays, dont la quote-part de l’OPT s’élève à 2,4 milliards de francs pour des travaux longs et complexes.
« Cela paraît simple aujourd’hui parce qu’on récupère une boule, mais en réalité c’est très complexe. Toutes les études en amont sont très complexes, explique Jean-François Martin, le président directeur général de l’OPT. Il y a des sociétés auxquelles on fait appel. Mais il faut savoir être capable de travailler avec et de comprendre les ingénieurs des cabinets à qui on confie les études. Les études sous-marines par exemple, le tracé de la route, tout ça ce sont des études préalables obligatoires avant de poser physiquement le câble. »
L’arrivée de ce câble offre de nouvelles perspectives pour la télémédecine, mais aussi pour la couverture médiatique des épreuves de surf aux Jexu olympiques de 2024, un événement qui va forcément consommer du très haut débit.