Makatea ou quand les fantômes du passé refont surface

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Publié le 21/11/2016 à 16:43 - Mise à jour le 21/11/2016 à 16:43

Pour cette conférence de presse à la présidence, Colin Randall s’était entouré du maire de Makatea Julien Mai, de Luc Faatau qui représente les affaires foncières et de la société Pae Tai Pae Uta qui s’est occupé de l’étude d’impact de l’environnement.

Colin Randal a déjà investi, depuis le début de ce projet, il y a 6 ans, deux millions de dollars US pour les études d’impact et  les rencontres avec la population.

Il annonce la création de 73 emplois directs pour l’exploitation du phosphate et 100 pour la phase construction. Il annonce aussi 365 emplois indirects. Makatea et la commune de Rangiroa seront prioritaires sur les emplois.

L’homme d’affaires australien estime la ressource en phosphate à 6.5 millions de tonnes,  de haute qualité selon lui. Il prévoit en outre de vendre 250 000 tonnes par an à l’export. Le prix de vente est de 138 dollars US par tonne soit 35 millions de dollars US par an. La durée d’exploitation est prévue pour 27 ans.

Concernant l’environnement, sujet ô combien sensible à Makatea, Il prévoit de réhabiliter le site progressivement durant la phase d’exploitation. Il estime le coût de la réhabilitation à 2500 francs le mètre2.

Pour convaincre les récalcitrants à son projet, et pour preuve de sa bonne foi, il s’est engagé au profit du pays une caution bancaire à hauteur de 10 millions, afin de garantir la phase réhabilitation.

Sur le démarrage des travaux, Colin Randall a déposé la demande de concession minière en juillet dernier. Les concessions pourraient être disponible en juillet 2017. Les unités de logements et les travaux pour remplir les trous dans la zone village devraient démarrer en août et septembre 2017. L’exploitation devrait démarré fin décembre 2017.

Histoire de bien faire les choses, Colin Randall propose d’informer le grand public sur le projet Avenir Makatea à partir du mercredi 30 novembre et ce jusqu’au 3 décembre à la présidence de 9h à 17h. Le  public pourra accéder aux différents documents, rencontrer les équipes et participer aux conférences sous le chapiteau de la présidence. Une exposition sur le passé, le présent et l’avenir de Makatea et de ses habitants est aussi organisé.

Comme on le voit Colin Randall parie sur la transparence, sachant pertinemment que l’opposition à son projet existe et ne tardera pas à se manifester haut et fort. Il faut dire que Makatea a payé son tribut à l’exploitation minière et que l’on peut comprendre la méfiance des Polynésiens envers ce projet. Makatea et les phosphates, même si c’est de l’histoire ancienne, a marqué les esprits.

Pour preuve, les associations  » Te Rupe No Makatea  » et  » Fatu Fenua No Makatea  » appelle la population à manifester son opposition au projet devant la Présidence de la Polynesie française à partir du Mercredi 30 Novembre jusqu’au  03 Décembre de 8h à 17h, ainsi qu’au Rond point du Pacifique sur le front de mer.
 

Rédaction Web avec Esther Parau-Cordette

Interview de Julien Mai, le maire de Makatea

 

​Petit historique de l’exploitation des phosphates sur Makatea
C’est à partir de 1917, que les importants gisements de phosphate de l’île sont exploités, ce qui entraine d’importants bouleversements. De nombreux travailleurs étrangers ou originaires du reste de la Polynésie s’installent à Makatea. D’importantes infrastructures industrielles y ont été édifiées et la collecte du minerai modifie profondément les paysages. Jusqu’en 1966, date de l’épuisement des réserves en phosphate, où les infrastructures ont été abandonnées et les sols troués comme du gruyère. Depuis la végétation a envahi les structures désormais rouillées, l’eau de pluie a rempli les trous laissés par les mineurs. Makatea revivra t-elle un jour ? en tous les cas c’est le pari de Colin Randall et de Julien Mai le maire de Makatea qui soutient à fond ce projet.

 

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