À terre, les douaniers sont sur le pied de guerre. Ils scrutent l’arrivée du Taporo VII en provenance des îles Sous-le-Vent.

À leur descente du navire, les passagers doivent soumettre leurs bagages au flair du chien dressé à la détection de produits stupéfiants. Un accueil particulier, mais que comprennent les passagers. « C’est bien ce qu’ils font pour protéger nos jeunes, parce qu’on a des enfants aussi, et on veut qu’ils soient protégés. On est contents de voir ces douaniers qui cherchent de la drogue » nous dit l’un deux.
Cette opération est en lien avec le plan national de lutte contre les stupéfiants dévoilé la semaine dernière à Paris. Il englobe 55 mesures et prévoit notamment l’intensification du travail de terrain. Ce mercredi matin, les douaniers ont donc fouillé le Taporo VII de fond en comble. « Ce n’est pas un simple contrôle de cabine ou autres. On a des agents qui ont été formés qui sont équipés spécialement et qui vont fouiller y compris les structures du bateau à la recherche de produits stupéfiants » explique Frédéric Cattoen, chef divisionnaire de la douane en Polynésie.
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Cette fois-ci, ni paka ni ice n’ont été trouvés, mais les navettes inter-insulaires servent régulièrement de vecteur à la circulation de cannabis. « Il a quelques îles qui sont desservies : Bora Bora, Huahine et Raiatea. Certaines sont connues pour êtres des îles où le paka est cultivé abondamment. Certaines sont même surnommées Pakaland, d’où nos contrôles ciblés la-dessus » ajoute Frédéric Cattoen.

Face à l’augmentation des envois postaux, mais aussi du trafic maritime et aérien, les douaniers ont récemment changé de méthode de travail. Ils privilégient désormais le ciblage. « Cela veut dire, par exemple, qu’on va choisir un vol qui va être plus sensible qu’un autre, on adapte. Et on cible à chaque fois. On ne fait plus de contrôle systématique comme cela pouvait se faire il y a encore quelques années » précise le chef divisionnaire de la douane.
Cette année, le nombre de saisies de drogues réalisées par la douane est en très nette augmentation, comme en témoigne celle de 5,5 kilos d’ice à l’aéroport international de Tahiti-Faa’a le 14 septembre dernier. Des chiffres dont se félicitent les fonctionnaires, mais qui les inquiètent aussi, car ils démontrent qu’il y a un très grand nombre de consommateurs au fenua.