Lucie Tiffenat : « La grève pourrait prendre de l’ampleur, mais je ne le souhaite pas »

Publié le

La secrétaire générale du syndicat Otahi, à l’origine de la grève qui a débuté dans la nuit de mardi à mercredi au Port Autonome, a découvert, « comme tout le monde », le blocage partiel de la rade de Papeete, ce mercredi matin. Selon celle-ci, des discussions ont débuté avec le président du Pays, mais les négociations ont été suspendues, Moetai Brotherson ayant demandé au préalable que les deux remorqueurs qui obstruent l’entrée de la passe soient ramenés à quai. « Ça pourrait prendre de l’ampleur, mais je ne le souhaite pas (…) J’aimerais qu’on règle le problème », indique la syndicaliste à TNTV.

Publié le 03/01/2024 à 11:34 - Mise à jour le 03/01/2024 à 14:46

La secrétaire générale du syndicat Otahi, à l’origine de la grève qui a débuté dans la nuit de mardi à mercredi au Port Autonome, a découvert, « comme tout le monde », le blocage partiel de la rade de Papeete, ce mercredi matin. Selon celle-ci, des discussions ont débuté avec le président du Pays, mais les négociations ont été suspendues, Moetai Brotherson ayant demandé au préalable que les deux remorqueurs qui obstruent l’entrée de la passe soient ramenés à quai. « Ça pourrait prendre de l’ampleur, mais je ne le souhaite pas (…) J’aimerais qu’on règle le problème », indique la syndicaliste à TNTV.

TNTV : Vous avez entamé des discussions avec le président du Pays. Qu’en est-il de la situation à l’heure actuelle ?

Lucie Tiffenat : « Le président a demandé aux marins qui sont sur les pilotines de les ramener et de négocier cet après-midi à la Présidence. On est en train de voir dans quelles conditions cela pourrait se faire, car il n’y a pas de garantie qu’ils ne vont pas être poursuivis. Pour trois malheureux marins à embaucher en plus, on a fait tout ça ».

TNTV : Pouvez-vous nous détailler les revendications des grévistes ?

– PUBLICITE –

Lucie Tiffenat : « Nous demandons la réorganisation du service armement et la titularisation du capitaine d’armement qui est en intérim depuis 4 ans. Nous demandons aussi à réintégrer pour deux années deux marins qui ont été mis à la retraite, car ils sont revenus sur leur décision (…) Le troisième point, c’est le roulement. La direction souhaite le maintenir à 24 heures et 48 heures avec 18 membres d’équipage. Mais ils ont l’intention de baisser l’effectif à 15, car il y en a 4 qui partent à la retraite. Une partie du personnel n’est pas d’accord (…) Il y aura un problème au niveau du roulement des congés car eux ont 70 jours par agent et par an. En réduisant l’effectif, cela va être compliqué pour la prise de congés ».

TNTV : Ce mercredi matin, les ferrys peuvent effectuer leurs rotations sur Moorea. Mais qu’en est-il des navires de marchandises ?

Lucie Tiffenat : « Ils -les marins, Ndlr—ne m’ont pas demandé mon accord. Je découvre les choses comme tout le monde (…) Tous les bateaux qui nécessitent un accompagnement de remorquage ne peuvent pas rentrer ».

TNTV : Qu’attendez-vous désormais des négociations ?

Lucie Tiffenat : « Nous maintenons notre position, à savoir qu’il faut maintenir les 18 personnes et réintégrer les 2 autres pour éviter que l’effectif bascule à 15 (…) Les autres points sont pratiquement réglés. Il y a que ce point-là qui bloque ».

TNTV : Vous avez prévu de nouvelles discussions dans le courant de la journée avec Moetai Brotherson ?

Lucie Tiffenat : « Je dois le rappeler. Il a appelé les gars pour leur demander de ramener les pilotines au service et que les discussions auront lieu cet après-midi à la présidence. Pour l’instant, on n’a pas donné suite, car on n’a pas rempli une part du marché, à savoir ramener les pilotines. Je suis en train de voir avec les gars comment faire ça. Ils ont franchi un cap de non-retour. Si c’est pour se faire trucider, je ne pense pas qu’ils ont envie. Il faut que j’essaye de trouver un moyen qui convienne aux parties pour sortir de cette grève et ne pas ennuyer la population (…) Je vais essayer de contacter le président. Les gars demandent des garanties avant de ramener les bateaux ».

TNTV : Vous étiez prévenue de ce blocage partiel ?

Lucie Tiffenat : « Non. Ils ont prévenu quelques personnes. Ils ont appelé la vigie avant de sortir ».

TNTV : Regrettez-vous la tournure des événements ?

Lucie Tiffenat : « Je ne le regrette pas, mais peut-être qu’ils auraient dû me prévenir. J’aurais peut-être essayé de voir comment régler le problème à l’amiable tout en étant en grève (…) La dernière fois, ils ont été échaudés qu’il y ait eu des réquisitions (…) Aujourd’hui, ils ne veulent plus se faire avoir et c’est peut-être pour ça qu’ils ont fait ça ».

TNTV : Le mouvement pourrait-il encore se durcir selon vous ?

Lucie Tiffenat : « Non. Mais le Syndicat des gens de mer est aussi signataire du préavis de grève. Ils pourraient aussi déposer un préavis au niveau de la Flottille Administrative. Il y a aussi les bateaux de commerce. Ça pourrait prendre de l’ampleur, mais je ne le souhaite pas (…) J’aimerais qu’on règle le problème ».

TNTV : Pensez-vous tout de même qu’une issue rapide au mouvement est possible ?

Lucie Tiffenat : « Cela peut être réglé aujourd’hui si le président accepte de lever les possibles sanctions qui pourraient peser sur l’équipage. Il pourrait y avoir des plaintes au pénal -car les marins grévistes ont utilisé des navires du Port Autonome pour bloquer partiellement le port, Ndlr ».

Dernières news

Activer le son Couper le son