L’Institut Malardé, une référence pour la recherche sur le zika

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Publié le 21/05/2017 à 16:00 - Mise à jour le 21/05/2017 à 16:00

Arbovirus:  Ce nom provient de la contraction de l’expression anglaise arthropod-borne viruses. Les arbovirus sont un type de virus ayant pour vecteur les arthropodes suceurs de sang : moustiques, tiques et phlébotomes. Les agents du zika, de la dengue et du chikungunya sont des arbovirus.

Les épidémies de dengue, de chikungunya et de zika ont été particulièrement sévères en Polynésie. Il y a eu des dizaines de décès chez les personnes vulnérables et récemment des syndromes de Guillain Barré, une pathologie neurologique consécutive du virus Zika.

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De plus, depuis une vingtaine d’années, on assiste à une expansion mondiale des cas de dengue, zika, et chikungunya. Ces épidémies ont pris de l’ampleur notamment en Polynésie ou près de 60% de la population a été touché par le zika, entre autres.

Le docteur Van-Mai Cao-Lormeau, de l’Institut Malardé, nous en dit plus: « Avec le zika, le Pacifique a vu l’émergence d’un virus qui a très très rapidement, dans les années qui ont suivi l’épidémie en Polynésie française, poursuivi son expansion mondiale. »

Cataloguée au départ comme « maladie tropicale négligée », elle est devenue « problématique de santé publique d’intérêt international. » Les causes de cette pandémie, viennent du fait que l’homme se déplace de plus en plus et que nous sommes vecteurs de tous ces virus. Mais cela n’explique pas le fait que ces maladies, deviennent de plus en plus sévères. « Le zika, on le connaissait déjà avant. Le chikungunya aussi, mais les épidémies décrites à l’époque, n’étaient pas aussi graves que ce que l’on a pu voir récemment ».

Le fait que tous ces virus circulent en même temps et de plus en plus souvent, a selon le docteur, « probablement joué un rôle dans le fait que l’on se trouve devant des épidémies de plus en plus sévères. »

En Polynésie, la dengue est connue depuis plusieurs décennies, et cela fait plusieurs années que l’Institut Malardé s’intéresse à la manière dont le virus de la dengue circule. Et cette connaissance est particulièrement importante dans le contexte où d’autres virus sont en train d’émerger, et notamment le zika.

« Il y a beaucoup de questions en fait sur l’interaction possible entre l’exposition des populations, à la fois à la dengue et ensuite au zika, dans le fait que des formes sévères de zika ont été décrites. Et c’est pour cela que l’on continue à travailler sur la dengue puisque cette connaissance que l’on a de la dengue peut nous aider à comprendre pourquoi les épidémies d’autres virus proches de la dengue, peuvent causer des maladies plus sévères. »

Pour l’heure, c’est le zika qui fait l’objet de toutes les attentions des scientifiques. Les études menées par l’Institut Malardé servent actuellement de référence pour les chercheurs d’Amérique et d’Europe. « Parce que le Pacifique a été le premier endroit où le zika a commencé à causer des grosses épidémies, on est, quelque part, deux ans en amont de ce que va vivre l’Amérique Latine. Ce que l’on est susceptible de trouver et de comprendre, va être utile après au reste du monde. »  

Effectivement, car selon des prévisions, l’Amérique et l’Europe pourraient également être victime d’une épidémie comme celle qu’a connue la Polynésie française d’ici deux ou trois ans.

Le séminaire permettra de mettre en commun toutes les découvertes faites sur ces virus, leur évolution et leur propagation. S’il est quasiment impossible d’endiguer leur propagation, les scientifiques espèrent tout au moins, en atténuer les effets.

il est à noter, que dans le cadre des rencontres de la coupe du monde scolaire de Beach volley, organisée à Toata, du 27 mai au 3 juin, il sera procédé à un traitement préventif de certaines zones du site, telle que l’esplanade de Toata, la zone des restaurants et du terrain de beach-soccer. Le Centre d’hygiène et de salubrité publique procédera ainsi à des pulvérisations préventives, le mercredi 24 mai de 5h30 à 7h. Cette mesure de lutte anti-vectorielle est nécessaire dans la mesure où certains participants à cette compétition viennent de pays où la dengue de type 2 ou la fièvre jaune sont présents.

 

Rédaction Web avec Sam Teinaore

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