L’Ifremer ou la recherche au service du Pays

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Publié le 21/09/2016 à 15:33 - Mise à jour le 21/09/2016 à 15:33

Il faut savoir que moins de 5% de la production de perles de culture du fenua est commercialisable. Devant ce constat, les chercheurs de l’Ifremer visent à améliorer la qualité de la perle en travaillant sur deux volets : augmenter la taille et développer les couleurs de la perle de Tahiti. Aujourd’hui ils s’intéressent donc à deux espèces d’huitres perlières provenant des Australes et des Marquises qui n’ont jamais été exploitées à ce jour.

Chin Long Ky, généticien à l’Ifremer nous explique l’objectif à atteindre et comment y parvenir. « Augmenter le rendement de perles de culture de qualité. C’est ce que l’on recherche. Nous consacrons nos recherches à deux volets. Le premier est d’augmenter la taille de la perle de culture et le deuxième est d’accentuer les colorations. Pour ce faire, on a des programmes de sélection génétique qui sont opérés à l’aide d’un vaste réseau de producteurs, pour le bénéfice de la filière. »

Concernant les deux espèces d’huitres perlières provenant des Australes et des Marquises qui n’ont jamais été exploitées à ce jour, Chin Long Ky précise. « Ces huitres perlières font partie de la même espèce que celle exploitée dans les fermes perlières, à la différence qu’elles n’ont jamais été exploitées. Et très certainement elles vont offrir du potentiel en matière de production ».

Selon le généticien, les huitres des Marquises, vivent dans des conditions de températures relativement élevées par rapport aux huitres perlières des Tuamotu nord, ou des Gambier. « On peut les trouver dans des flaques d’eau qui peuvent avoisiner les 34° Celsius. C’est quelque chose qui est intéressant pour les producteurs car l’on voit qu’en fonction des variations saisonnières, cela impacte directement la qualité des perles à la récolte. On peut  imaginer une souche marquisienne, capable de résister à des variations élevées. »

Il faudra compter quatre ou cinq ans avant de voir le résultat final. Deux ans et demi de culture en écloserie et autant de temps pour la greffe et la récolte. Concernant la couleur des perles, « Le marché asiatique demande des lots de perles foncées à dominance verte, (…) mais on est capable de produire des perles dorées, cuivrées, ou 100% aubergines. »

Pour Henri Bidal, Haut commissaire de la République, ce que fait l’Ifremer est essentiel. « La perle de culture est une filière d’exportation très importante de la Polynésie. La première. Je me félicite du partenariat qu’a noué l’Ifremer avec les professionnels de la perle (…). L’Ifremer en Polynésie a toute sa place et je suis très heureux qu’il participe activement à  l’économie locale. »

Dans le domaine de la pisciculture, 20 tonnes de Paraha peue ou poisson lune sont vendues chaque année. Si les spécialistes de l’Ifremer maîtrisent parfaitement les techniques de reproduction, ils se heurtent à une difficulté de taille lors du transfert des alevins en milieu naturel.

René Bidal s’est montré particulièrement intéressé par ce problème. « Il y a une recherche importante sur les alevins, car ceux-ci, dès lors qu’ils sont mis en cage de production, meurent en grande quantité. Jusqu’à 80% de perte, une fois qu’ils sont mis en production. Le travail de recherche sur, comment améliorer la physiologie de ces poissons, l’adaptation en milieu naturel, améliorer la résistance aux parasites et bactéries qui provoquent cette mortalité, tout cela fait partie des recherches de l’Ifremer. Pour l’aquaculture de Polynésie française, ce sont des recherches majeures ».

A l’occasion de la fête de la science, l’Ifremer situé à Vairao organise sa journée portes ouvertes le samedi 8 octobre. Une occasion unique pour le public de découvrir cette plateforme de recherche, en Polynésie.

 

Rédaction Web avec Thierry Teamo et Mata Ihorai

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