L’ice et ses dommages parfois irréversibles

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L’ice est un fléau grandissant qui gangrène la Polynésie depuis plusieurs années. Mais les dommages sont parfois irréversibles et l’on n’en parle pas assez. Tremblements ou encore troubles psychiques font parties de la longue liste des méfaits. Et pour s’en sortir, la famille reste au cœur de la lutte contre cette drogue.

Publié le 08/10/2020 à 16:14 - Mise à jour le 08/10/2020 à 16:14

L’ice est un fléau grandissant qui gangrène la Polynésie depuis plusieurs années. Mais les dommages sont parfois irréversibles et l’on n’en parle pas assez. Tremblements ou encore troubles psychiques font parties de la longue liste des méfaits. Et pour s’en sortir, la famille reste au cœur de la lutte contre cette drogue.

Si elle est considérée comme la drogue du pauvre aux États-Unis, l’ice se revend à prix d’or en Polynésie. Pourtant, les consommateurs sont de plus en plus nombreux, prêts à s’en procurer à tout prix. Mais les ravages de l’ice, on n’en parle pas assez…

Docteur Abrantès, médecin au Centre de consultations spécialisées en alcoologie et toxicomanie, aide les patients à lutter contre leur addiction. Une addiction qui provoque parfois des dommages irréversibles.

« Parfois ça peut entraîner des troubles psychiatriques, comme la paranoïa, des délires, explique-t-elle. Ça peut entraîner de l’hétéro-agressivité, c’est-à-dire de l’agressivité vers autrui. Parfois même, lorsqu’il y a des troubles psychiatriques sous-jacents, de l’auto-agressivité avec des pensées suicidaires. Mais il peut y avoir aussi des effets néfastes sur sa propre personne avec, au niveau somatique, cliniquement, de la fièvre, des tremblements, une nervosité. »

Des effets néfastes sur la santé mais aussi dans la sphère privée. La consommation d’ice provoque l’éclatement de la bulle familiale pourtant essentielle afin de se sortir de cet enfer. Les familles sont donc aussi au cœur de la prévention que mène la direction de la Santé.

« Le sevrage est très compliqué quand il s’agit de l’ice, confie Tumata Helme, responsable du département des programmes de prévention à la direction de la Santé. Il est douloureux, il faut vraiment avoir une volonté de fer pour y arriver jusqu’au bout. Et il faut le soutien de la famille, donc nous on va vraiment essayer d’accompagner l’ensemble. On va faire prendre conscience qu’il y a un ensemble qui est touché, et dès que la personne va venir vers nous, c’est l’ensemble qu’on va accompagner et pas juste la personne addict. »

L’entourage est d’une importance capitale car, contrairement aux autres drogues, aucun médicament ne permet de se sevrer d’une addiction à l’ice. Au centre spécialisé, près de 300 patients ont été reçus en 2019, mais les consommateurs sont bien plus nombreux au fenua.

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