Liaison maritime Taravao-Papeete : « Rien de concret » , selon le groupe Degage

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Le groupe Degage a annoncé la livraison de son nouvel Apetahi Express pour desservir les Raromatai fin juin, avec une mise en service début juillet. Un investissement qui libère l'Aremiti 5, qui en assure la liaison depuis 2021. Mais son exploitation sur la ligne Taravao-Papeete, un temps évoquée par le groupe, coûterait cher. Le projet est toujours suspendu à la décision des pouvoirs publics.

Publié le 28/03/2023 à 15:22 - Mise à jour le 28/03/2023 à 16:28

Le groupe Degage a annoncé la livraison de son nouvel Apetahi Express pour desservir les Raromatai fin juin, avec une mise en service début juillet. Un investissement qui libère l'Aremiti 5, qui en assure la liaison depuis 2021. Mais son exploitation sur la ligne Taravao-Papeete, un temps évoquée par le groupe, coûterait cher. Le projet est toujours suspendu à la décision des pouvoirs publics.

Il y a près d’un an, le groupe Degage annonçait investir dans un navire flambant neuf pour assurer la liaison entre Tahiti et les Raromatai. Pour 2,5 milliards de Fcfp, la compagnie se payait un bateau plus grand et moderne que l’Aremiti 5. Ce dernier permettait à la compagnie de tester le marché et la rentabilité de la ligne, finalement jugée satisfaisante. Degage annonçait alors réfléchir à l’éventualité d’exploiter l’Aremiti sur la liaison Taravao-Papeete, avec l’aide du Pays.

Mais si le nouveau bateau devrait bien effectuer ses premières rotations début juillet, l’Aremiti 5, lui, pourrait rester à quai. Principaux obstacles à la desserte maritime de la Presqu’île : les coûts, qui engendrent un déficit d’exploitation à hauteur de 200 à 300 millions de Fcfp par an, selon le directeur commercial de Degage Samuel Matton.

7000 Fcfp le billet aller/retour

La distance entre Papeete et Taravao étant 3,5 fois plus importante que celle entre la capitale et Moorea, il faudrait un billet « au moins 3 fois plus coûteux que celui pour Moorea » , soit un aller retour à 7000 Fcfp par passager, sans compter les charges en gasoil de l’Aremiti 5.

Un tarif rédhibitoire pour les habitants de la Presqu’île : une étude du groupe estime que les habitants de Taravao paient environ 30 000 Fcfp par mois de frais de transport, et se tourneraient vers la liaison maritime si l’abonnement mensuel était compris entre 15 000 et 20 000 Fcfp par mois.

Impossible à rentabiliser sans la subvention de désenclavement du Pays, répond Samuel Matton. « Le projet est toujours suspendu à la décision des pouvoirs publics, indique-t-il. On est prêts à ne pas faire d’argent sur cette ligne, mais on ne se lancerait pas dans une activité à 200 ou 300 millions de Fcfp de pertes par an » .

L’Aremiti 5 pourrait donc tout simplement être vendu. En août 2022, un autre opérateur avait présenté un projet de 2 navires à grande vitesse passagers pour assurer la liaison Taravao-Papeete. Le Pays avait alors annoncé la mise en place d’une « étude d’évaluation et de définition du besoin » en financement pour la mise en place d’une desserte maritime. Un processus qui pourrait prendre 2 à 3 ans… avant une hypothétique mise en service.

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