Les voiliers d’Outumaoro doivent libérer la zone du Village Tahitien

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Réunion houleuse mardi soir au parc Vairai à Punaauia : le gouvernement accompagné du maire de Punaauia et du premier maire adjoint de Faa'a, est allé à la rencontre des propriétaires des bateaux à voile. Un projet d’arrêté est en cours d’adoption pour interdire les mouillages permanents dans la baie d’Outumaoro.

Publié le 30/10/2019 à 12:10 - Mise à jour le 31/10/2019 à 16:44

Réunion houleuse mardi soir au parc Vairai à Punaauia : le gouvernement accompagné du maire de Punaauia et du premier maire adjoint de Faa'a, est allé à la rencontre des propriétaires des bateaux à voile. Un projet d’arrêté est en cours d’adoption pour interdire les mouillages permanents dans la baie d’Outumaoro.

Cette réunion organisée par le ministre de l’Aménagement du territoire a été vécue comme une agression par les propriétaires des bateaux. Tous ces voiliers accostés à 50 mètres du rivage vont bientôt devoir libérer la baie pour permettre l’aménagement du projet du Village Tahitien. Le mouillage des bateaux en dehors des ports est très répandu en Polynésie. Les skippers avancent des raisons évidentes : manque de place, coût, facilité d’accès à la mer.

« Cette réunion n’a pas répondu à toutes nos attentes puisque le ministre ne nous a pas donné la liste des emplacements réels qu’il a prévu pour déplacer le mouillage de Taina ailleurs. Le gouvernement devrait simplement définir précisément où les bateaux iront, que ce soit par la construction de nouvelles marinas, de ports à sec ou par la création de nouveaux mouillages le long de l’aéroport, par exemple. Mais manifestement, les emplacements indiqués par le ministre sont trop petits pour accueillir tous les bateaux présents actuellement au mouillage à Taina. (…) Le problème écologique, c’est un faux problème. Le problème aujourd’hui, c’est que les bateaux prennent trop de place face aux projets du gouvernement. On le comprend parfaitement, mais l’aspect environnemental sera exactement le même au nouvel emplacement où on mettra les bateaux. (…) Pour la grande majorité des voiliers, la marina ou les bouées sont simplement un parking, et personne n’aimerait passer son week-end sur un parking, aussi propre et joli soit-il », explique l’un des plaisanciers venu à la réunion.

« Je pense qu’un grand port à sec manque à Tahiti. On est de passage avec nos voiliers, on travaille aussi, aux États-Unis, au Canada, ou encore en France pour certains, et c’est difficile de laisser nos bateaux ici en Polynésie. (…) On a besoin de cette zone car on a besoin de se ravitailler, on a besoin de la zone technique, on a besoin d’accéder à la marina Taina, et on a très peu de place pour garer nos bateaux » déplore encore l’un d’eux.

Avant d’appliquer la réglementation dans les semaines à venir, des zones de mouillages aménagées seront proposées aux plaisanciers. « Nous ne sommes pas aujourd’hui dans une situation avec la capacité optimale de pouvoir accueillir tout le monde » explique Jean-Christophe Bouissou, ministre de l’aménagement. « J’ai remarqué qu’environ la moitié des personnes qui ont assisté à la réunion, sont des voiliers de visiteurs, des gens qui sont donc de passage. Et on n’a pas trop de problèmes avec eux puisqu’ils vont poursuivre leur route dans d’autres archipels voire dans d’autres pays. C’est en revanche une situation plus difficile à gérer pour les gens qui vivent sur leur bateau, qui travaillent en Polynésie et surtout à Tahiti, et ont pris l’habitude de mouiller dans cette zone. Nous allons donc déployer des moyens pour permettre un accueil soit sur Vaitupa soit sur les zones en face de l’aéroport, mettre en place des corps morts, des ancrages écologiques… pour accueillir le plus possible. (…) L’application de l’arrêté se fera dans les semaines qui viennent. L’arrêté est écrit aujourd’hui, et les zones sont déterminées. (…) Le message est très clair aujourd’hui, il faut que la baie de soit libre de tous mouvement, mis à part peut-être les embarcations qui viennent pour y stationner pendant quelques heures » poursuit-il.

Ces aires de mouillages supplémentaires devraient donc profiter aux plaisanciers qui vivent sur leurs bateaux et travaillent à Tahiti puisque près de la moitié des propriétaires présents sont des visiteurs.

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