Les sombres prédictions des patrons à l’approche de la TVA sociale

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Dès le 1er avril, l'ensemble des produits et biens de consommation seront soumis à la TVA sociale en Polynésie. Une taxe d'1,5% qui peut paraître minime. Mais pour le patronat, une seule question préoccupe : quelle sera l'impact sur l'inflation ? Certains prédisent des hausses allant de 6% à 20%...

Publié le 14/03/2022 à 16:36 - Mise à jour le 14/03/2022 à 16:36

Dès le 1er avril, l'ensemble des produits et biens de consommation seront soumis à la TVA sociale en Polynésie. Une taxe d'1,5% qui peut paraître minime. Mais pour le patronat, une seule question préoccupe : quelle sera l'impact sur l'inflation ? Certains prédisent des hausses allant de 6% à 20%...

Les organisations patronales annonçaient une reprise franche de l’économie, il y a seulement quelques semaines. Une annonce faite avant que la guerre n’éclate en Ukraine et n’enraye l’économie mondiale avec des perspectives d’inflation historique pour les prochains mois : « les questions qui sont posées aujourd’hui par les entrepreneurs, c’est ‘quelle va être l’inflation ?' », avance Christophe Plée, président de la CPME. « On parle entre 6 et 10%, donc vous voyez que les marges sont très importantes. Et surtout, ça va poser certaines problématiques pour certaines entreprises parce que certainement, on aura jamais vu une année 2022 comme ça avec une telle inflation aussi concentrée en si peu de temps ».

Du côté des commerçants, l’impact se fait déjà sentir avant même la mise en application de la fameuse contribution pour la solidarité. Le porte-parole de la Fédération générale du commerce et gérant d’une boutique de luxe, Guy Loussan, explique avoir déjà fait des simulations et craint de voir augmenter ses prix de 12%. « Pour d’autres secteurs, dans l’alimentaire ou dans les matériaux de construction, ça peut être au moins de 20% à 15% en plus », estime-t-il.

Pas de doute pour les chefs d’entreprises, la solution doit passer par des initiatives du Pays. « La seule manière de s’en sortir, c’est de donner du travail aux entreprises avec les moyens qu’on a », détaille le président du Medef Polynésie, Frédéric Dock, « c’est-à-dire les moyens financiers du plan de relance mais aussi d’autres investissements qu’il faut favoriser dès maintenant pour redonner du travail aux entreprises et éviter ou compenser le risque qu’on a aujourd’hui de baisse de la croissance. Parce que l’augmentation des matières premières et des hydrocarbures va forcément risquer de créer une baisse de la croissance, une baisse du développement qu’il va falloir compenser par des investissements ».

Selon les organisations patronales, des rencontres sont envisagées afin d’identifier les leviers pour préserver l’activité du fenua. En parallèle, le Medef doit s’entretenir dès mercredi avec les syndicats pour tenter de trouver un accord et peut-être, désamorcer la grève prévue jeudi 17 mars.

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