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Les sinistrés préparent Noël

Les sinistrés n’ont pas le cœur à la fête… 13 jours après les violentes intempéries qui ont frappé Hitiaa O te Ra, plusieurs sinistrés ont toujours l’interdiction de retourner chez eux.

L’attente d’un relogement devient interminable. De nombreuses familles vont devoir célébrer Noël dans des écoles et des salles paroissiales. 
Certains enfants s’apprêtent à vivre un Noël inoubliable, dans une salle omnisport avec plusieurs autres familles. Le sapin devait être installé dans l’après-midi. Pour eux, de nombreux donateurs se sont improvisés « père Noël » et malgré les circonstances c’est déjà Noël.
Mais la magie de Noël s’effrite du côté des adolescents. Les intempéries ont fait des dégâts dans leur habitation, mais aussi dans leur conscience.
 
Un adolescent faisant partie des sinistrés explique que :« c’est presque toute notre vie que l’on a perdue (…) c’est très difficile j’y repense tous les jours (…) au fond de moi ça me fait mal. Mais aujourd’hui, c’est Noël, c’est un nouveau jour, on oublie tout. (…) On est tous réuni ici, et on est obligé de vivre comme ça. On ne sait pas combien de temps on va rester ici (…) ça fait un peu bizarre, mais on est obligé de fêter Noël avec tout le monde. »

À la salle omnisport dans laquelle sont réunis les sinistrés, la vie en communauté s’organise avec des règles et des contraintes.
André, l’un des sinistrés n’a qu’une idée en tête, c’est de rentrer chez lui avec sa femme et ses 4 enfants. Cette précarité ne leur laisse pas de place pour une vie de couple.
 
André Teahuotoga confie : « c’est facile la vie familiale mais la vie privée … Il n’y a pas d’intimité on est obligé de retourner à la maison. (…) de ce qu’on nous a dit on va rester ici dans les 6 mois … »
 
Heiarii n’a pas l’intention de vivre 6 mois dans la salle d’accueil des sinistrés de Vaiohe. Tous les jours, cette mère de famille revient chez elle pour nettoyer son habitation. Elle a tout perdu dans la boue et les murs sont à refaire.
Heiarii Tepava indique : « avec ma petite famille, on avait déjà prévu quelque chose pour Noël. Un bon repas, des cadeaux pour ma petite ». Mais tout a été emporté avec les intempéries, alors elle confie : « ça fait mal au cœur quand tu vois ça. Là, on ne peut pas dire que ce soit Noël puisqu’on ne pense pas vraiment à Noël. On vit un cauchemar ».
 
Malgré tout la vie reprend petit à petit son cours dans la vallée de Tefaa’urumai. Mais les sinistrés vont devoir s’armer de patience, car l’accès y est toujours interdit.
 

Rédaction web (Reportage de Esther Parau Cordette)

Heiarii Tepava, une sinistrée

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André Teahuotoga, l’un des sinistrés

Témoignage d’un adolescent sinistré

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