Les salariés en grève à La Dépêche de Tahiti

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Publié le 22/11/2017 à 11:16 - Mise à jour le 22/11/2017 à 11:16

Ils sont en grève depuis mercredi soir. Environ la moitié de la rédaction de La Dépêche de Tahiti mais aussi la totalité des salariés de l’imprimerie ont cessé de travailler. Pas de journal ce jeudi et peut-être pas non plus vendredi. Un barrage filtrant a également été installé à l’entrée du bâtiment. Les patentés et les fournisseurs ne sont pas autorisés à passer. 

La Dépêche de Tahiti ne sera bientôt plus imprimée en interne. C’est Pacific Press (Tahiti infos, Tahiti Pacific, Fenua TV), société appartenant à Albert Moux, qui imprimera le quotidien. Les employés de la rotative de La Dépêche de Tahiti s’inquiètent donc de leur avenir.

« La direction n’a pas pu nous donner de réponse concrète (…) Je parle de la rotative mais aussi des collègues du pôle magazine. Ils ont émis des propositions, mais il n’y a rien de concret », regrette Stanley Sandford, délégué du personnel CSIP.

« Il  -Dominique Auroy, Ndlr- annonce un plan social c’est-à-dire entre 20 et 30 emplois menacés. Il parle de reclassement mais quelle preuve il y a ? Il propose aux gens des postes dans d’autres sociétés de son groupe sans que le fonctionnement du nouveau système éditorial soit en place », souffle de son côté, Benoît Buquet, journaliste. 


« Le projet annoncé par Dominique Auroy d’imprimer chez le concurrent nous inquiète. Est-ce que c’est un premier pas vers une fusion plus large ? Quelle conséquence ça aura pour la restructuration du journal ? On nous a annoncés un plan à la rédaction avec un nouveau logiciel. On a du mal à y croire et on est très inquiets. »

Du côté de la direction, Bertrand Prévost, directeur des rédactions (Tiki mag, La Dépêche de Tahiti, Fenua Orama, Maison du Fenua) attend les représentants syndicaux pour discuter. « Je comprends les inquiétudes, les questionnements. On essaie d’y répondre du mieux possible. Dans le cadre de la modernisation de La Dépêche, on est obligés de changer de logiciel de montage, on est obligés d’externaliser comme beaucoup de magazines télé le fond, d’externaliser le montage des pages télé… Mais tout ça se fait sans licenciement. Depuis quelques temps la Dépêche a perdu plusieurs journalistes qui n’ont pas été remplacés, plusieurs secrétaires de rédaction qui n’ont pas été remplacés. Nous n’avons qu’une seule personne pour alimenter notre site web, l’autre personne n’ayant pas été remplacée. Ce sont autant de postes que nous avons laissés vacants pour que les personnes qui seront impactées par les modifications à La Dépêche, puissent retrouver du travail à la Dépêche. » 

En ce qui concerne le changement d’imprimerie, le directeur des rédactions estime qu’il n’a pas son « mot à dire sur les choix de l’actionnaire ». « Ce que je sais de la maison mère, c’est que ce changement va nous faire gagner environ 100 millions de Fcfp sur l’année prochaine et les années à venir. Ce n’est pas négligeable. Pour une entreprise qui a quelques difficultés financières, c’est un bel apport. »

Pour lui le but est qu’il n’y ait « aucun licenciement ». « La discussion se fait à l’imprimerie sur le reclassement des personnels. L’actionnaire principal est en train de voir avec les syndicats et personnes concernées, où elles pourront aller. » 
 

Rédaction web 

Stanley Sandford, délégué du personnel CSIP

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