Les sacs recyclables… ne sont pas recyclés

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Publié le 14/06/2018 à 16:54 - Mise à jour le 14/06/2018 à 16:54

Sacs recyclables mais pas recyclés. Les cabas plastiques vendus à 100 francs dans la majorité des grandes surfaces sont réutilisables mais pas recyclables. Au contraire de ce qui est annoncé dessus.  Selon la direction de l’environnement (Diren), le visuel n’a pas été changé depuis 2005. Ryan Leou, chargé d’affaires gestion des déchets à la Diren explique :

«Ce sac est réutilisable mais il est éliminé avec les ordures ménagères au CET de Paihoro. »

Depuis la mise en place de ce dispositif en 2005, les sacs n’ont jamais été recyclés. Si Fenua Ma a récupéré les sacs dans un premier temps, le syndicat n’a jamais trouvé de filière adaptée. Benoît Layrle, directeur de Fenua Ma, détaille :
 
« Tous les mois, nous tournions dans les magasins de Tahiti et Moorea pour récupérer ces sacs. Ils ont été stockés dans notre centre de tri à Motu Uta en attendant de trouver la filière… Mais nous n’avons pas pu les exporter. Déjà parce qu’ils étaient très sales et ils n’étaient pas acceptés par les compagnies maritimes. Le deuxième problème, c’est que les quantités étaient très faibles et il aurait fallu attendre plusieurs années pour remplir un container. Vu la qualité des produits, c’était mission impossible. »

DES SACS TROP SALES 

Fenua Ma a tenté de trouver une solution locale. Elle a fait appel à une entreprise qui avait en sa possession le système adapté. En vain. Le directeur de Fenua Ma continue :

« On a fait des essais et malheureusement, ces sacs à 100 francs étaient trop souillés et donc ça a encrassé les machines. Il aurait fallu investir dans des équipements en amont, pour nettoyer ces sacs. »

Depuis 2013, Fenua Ma ne récupère plus ces sacs. Mais le syndicat et la Diren estiment que la mise en place du sac plastique réutilisable a permis de réduire les déchets retrouvés dans les vallées ou en mer.  

PLUS DE PLASTIQUE DU TOUT 

Le collectif Nana sac plastique veut aller plus loin. Ses membres espèrent voir disparaître tous les sacs plastiques, qu’ils soient à usage unique ou réutilisables. Moana Van Der Maesen, membre de l’association, précise :

« On met en avant des alternatives plus écologiques : des cabas en toile de jute, le pea ore. Ce cercle vertueux permet de faire un geste pour le fenua et pour l’économie locale. »

Pour la Diren, les sacs plastiques sont loin d’être le problème majeur aujourd’hui en Polynésie. Les huiles usagées, les piles ou encore les batteries trop souvent laissées dans la nature représentent une plus grande menace… Sans oublier un autre type de sac : celui appelé biodégradable. Ryan Leou souligne :

« Les gens se focalisent sur un petit déchet avec un petit volume et pas forcément les déchets les plus dangereux et qui représentent le plus de volume. Il y aussi les sacs qu’on peut voir dans tout commerce où il y a marqué 100  % biodégradable, mais ils ne le sont pas. Ils sont oxodégradables : le plastique va se fragmenter et former de la soupe de plastique. »

En tout cas, les différents acteurs de l’environnement s’accordent pour dire que le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas. 
 

Rédaction web 

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