Les réseaux sociaux au coeur des nouvelles stratégies commerciales

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Publié le 10/05/2016 à 15:32 - Mise à jour le 10/05/2016 à 15:32

Répondre à plus d’une centaine de commentaires et de messages sur Facebook… c’est le défi quotidien de Tevei, une créatrice de bijoux à succès. Les ingrédients de cette réussite : le Vénus, un bijou en V, fait de perles… mais aussi et surtout sa page Facebook. Un compte qu’elle alimente tous les jours.
« On retrouve souvent des « behind the scene », des backstages, des petites photos où je commence à créer, à faire des montages », explique Tevei. « Une publicité dans un magazine c’est une chose. Mais maintenant les gens veulent en savoir plus, comprendre comment l’entreprise est faite, si c’est vivant, dynamique… Et donc ils viennent tous sur Facebook pour « vérifier » ».  

Grâce à sa réactivité, cette jeune chef d’entreprise créé un lien de confiance avec sa clientèle. Sa page Facebook comptabilise aujourd’hui 13 milles « j’aime » soit autant de potentiels clients!
« Ça marche parce que, notamment quand ils n’ont pas de boutique, on sait à quel endroit ils exposent, et donc du coup quand ils montrent des produits sur des réseaux sociaux on se dit « tiens ça peut être sympa » », témoigne une cliente. 
Ce travail vaut aujourd’hui à Tevei l’ouverture d’une nouvelle boutique en centre-ville. Et elle n’est pas la seule à se lancer dans cette aventure…

C’est séance photo dans l’atelier d’une toute nouvelle pâtisserie du Centre Vaima. Pas besoin d’artifice… Une nappe blanche et un téléphone portable suffiront à Kaiva, pour partager avec ses « followers »… la dernière création de son chef pâtissier. La photo récolte en quelques minutes, des dizaines de like, presque autant de commentaires et même certaines commandes. Les réseaux sociaux sont pour le jeune patron la meilleure stratégie marketing : « C’est vraiment un moyen de communication où on va droit au but. On dit « voilà ce qu’on propose, voilà qui on est, et si vous voulez commander, voilà comment faire. »

Mais attention… il faut connaître les codes de cette nouvelle plateforme de communication. Kaiva a fait appel à Clara, ancienne responsable web marketing du célèbre Christophe Michalak.
« Si vous ne postez pas pendant plus d’une semaine, en fait vous sortez du fil d’actualité des gens. Il y a un algorithme sur Facebook qui fait que moins vous publiez, moins vous êtes présents. Si vous commencez, il ne faut pas s’arrêter. Et il faut éviter de publier la nuit quand personne ne voit vos posts. Du coup, si vous décalez vos posts, il va y avoir des amis, des articles qui vont venir par dessus et vous allez passer un peu à la trappe », explique-t-elle. « Facebook ça peut être payant, c’est-à-dire qu’il y a possibilité de booster certaines publications. En Polynésie ça ne se fait pas ou très peu. Il n’y a pas besoin. Les gens sont tellement réactifs que dès qu’il y a une nouveauté ils sont vraiment alertes. Facebook c’est gratuit, accessible à tous, c’est assez simple d’utilisation. Pour moi, c’est le meilleur réseau social et c’est le meilleur moyen de communiquer, en tout cas en Polynésie », assure-t-elle. 

Sur les réseaux sociaux, il s’y vend aujourd’hui de tout…et même des glaces!
« J’ai demandé en MP s’ils pouvaient préparer en pot parce que le soir j’ai envie de manger de la glace au yaourt. Et quand je dors, je pense à ça ! », raconte la cliente d’un tout nouveau glacier de Papeete. 
Sur le nombre de « like » d’une page, on estime à 1% le nombre d’abonnés qui deviendront clients. Soit, pour ce glacier environ 40 clients pour 4000 j’aime. 
« Dès qu’on voit qu’une page a beaucoup de « j’aime », on a envie d’aller voir par curiosité et du coup ça nous attire d’autres personnes qui ne connaissaient pas forcément et du coup connaissent grâce à ça », explique Aurore, co-propriétaire du glacier.

Cette nouvelle stratégie de communication, Guillaume en connaît tous les ressorts. Il accompagne les sociétés du fenua dans leur campagne marketing en ligne. Son constat : Facebook est un canal de communication qui fait de l’ombre aux sites internet. Mais selon lui ce succès est possible à condition de respecter la règle des 3C :  Contenu, communauté et conversion…
« Votre communauté va vous aimer parce que vous êtes pertinents et parce que vous lui fournissez l’information qu’elle recherche. Si vous lui fournissez cette information, il n’y a pas de soucis, la communauté va vous le rendre, c’est-à-dire qu’elle va partager votre information. Et à ce moment-là vous aurez de plus en plus de « like » et puisque vous aurez de plus en plus de like et donc une communauté de plus en plus grande, il y a des chances que la conversion soit au rendez-vous », explique Guillaume Proia. 

Si en métropole Instagram fonctionne bien, en Polynésie le réseau social le plus efficace reste Facebook. Sauf si vous souhaitez booster vos publications, cette plateforme est gratuite. Elle touche un public vaste, de 13 à 70 ans, et elle permet une communication instantanée. Au fenua nous sommes environ 170 000 à nous être laissés tenter par ce nouvel outil de communication. Et on estime que 85% d’entre nous ne décrocheront plus jamais !
 

(Reportage Maite Mai)

Tevei, créatrice de bijoux

Kaiva Flosse, patron d’une pâtisserie

Clara, ancienne responsable web marketing de Christophe Michalak.

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