Les premiers cas de reconstruction microchirurgicale en Polynésie

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Au centre hospitalier du Taaone, deux chirurgiens maxillo-faciaux interviennent depuis 1 an sur différents traumatismes qui peuvent défigurer des patients. Tumeurs, accidents, blessures, les causes sont multiples. Ces deux spécialistes du visage sont aussi qualifiés dans la reconstruction microchirurgicale.

Publié le 03/12/2021 à 16:16 - Mise à jour le 05/12/2021 à 10:49

Au centre hospitalier du Taaone, deux chirurgiens maxillo-faciaux interviennent depuis 1 an sur différents traumatismes qui peuvent défigurer des patients. Tumeurs, accidents, blessures, les causes sont multiples. Ces deux spécialistes du visage sont aussi qualifiés dans la reconstruction microchirurgicale.

La reconstruction microchirurgicale maxillo-faciale, une pratique complexe et assurée depuis peu au fenua par Aymeric Maltezeanu et Nicolas Sigaux, tous deux chirurgiens maxillo-faciaux. Elle est utile notamment pour la reconstruction complexe du visage de patients qui ont été victimes d’accidents sévères, de tentatives de suicides par arme à feu ou encore de tumeur agressive de la mâchoire.

Cette image 3D d’un scanner révèle toute une partie de la mâchoire d’un patient abîmée par une tumeur cancéreuse (crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Sur le scanner ci-dessus, l’image 3D révèle les dégâts d’une tumeur cancéreuse située dans la mâchoire d’un patient. Pour éviter qu’elle se répande, les chirurgiens ont dû retirer de l’os et le remplacer par un os sain. « [Le patient] avait cette tumeur volumineuse sur toute une partie du visage, il a fallu couper la mâchoire sur pratiquement la moitié de la mandibule en conservant juste l’articulation, pour enlever toute la partie qui était atteinte par la tumeur », explique Aymeric Maltezeanu.

Avec cette technique de chirurgie dite de reconstruction mandibulaire par lambeau libre, les spécialistes utilisent des sections d’os coupées à la jambe. Grâce à des découpes extrêmement précises, l’os du péroné est modelé aux formes souhaitées.

Les chirurgiens maxillo-faciaux utilisent des sections d’os coupées à la jambe pour venir reconstruire les os de la mâchoire abîmés (crédit infog : Tahiti Nui Télévision / Gaël Falzowski)

Plusieurs fragments peuvent être nécessaires, comme le précise Aymeric : « c’est l’image du résultat post-opératoire, on voit toute la partie de la mâchoire qu’on a dû enlever, qui était atteinte par la tumeur. Et là, c’est l’os qui était au niveau du péroné qu’on a conformé pour l’adapter à la forme de la mâchoire« .

Le chirurgien Aymeric montre l’os prélevé au niveau du péroné et adapté à la forme de la mâchoire (crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Sept patients ont bénéficié de ce type de reconstruction en 1 an, en Polynésie. Avec cette spécialité au sein de l’hôpital du Taaone, les évacuations sanitaires peuvent ainsi être évitées.

Après la phase de découpe puis de placement du lambeau, l’équipe se charge de reconnecter les vaisseaux sanguins. « On va effectuer de nouvelles connexions avec un fil invisible à l’œil nu et pour lequel on a besoin d’un microscope pour faire cette connexion. On parle d’anastomose », détaille Nicolas Sigaux. « Si la zone à reconstruire est volumineuse, on n’a pas d’autre solution si on veut que l’os survive que d’aller le reconnecter ».

Grâce aux outils numériques, il est aussi possible de planifier ces interventions lorsqu’il n’y a pas d’urgence. L’hôpital travaille avec un laboratoire de métropole pour obtenir des guides et des plaques métalliques sur mesure.

Le CHPF travaille avec un laboratoire de métropole pour obtenir des plaques métalliques sur mesure (crédit infog : Tahiti Nui Télévision / Gaël Falzowski)

L’objectif est de rendre au patient l’aspect fonctionnel de sa mâchoire et son esthétisme.

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