80% des Polynésiens sont favorables à la dépénalisation du cannabis. C’est une enquête d’opinion réalisée au mois de juin dernier sur Tahiti et Moorea qui le révèle. Sur les 1049 personnes interrogées, 93% se disent également favorables à son utilisation médicale. Une preuve supplémentaire du décalage entre la vision de la population et le droit français appliqué sur le fenua : « Enfin on a des données chiffrées, objectives. On a par exemple ce chiffre qui nous dit qu’un foyer sur 5 plante du cannabis. C’est quand même un chiffre étonnant et qu’il faut considérer quand on est législateur, quand on est l’exécutif d’un pays », estime Moetai Brotherson, député à l’assemblée nationale et organisateur du colloque.
Le législateur a d’ailleurs été sensibilisé lors de cette première matinée de colloque à la politique répressive face au cannabis. Tous les intervenants ont convergé sur l’inefficacité des outils répressifs appliqués depuis 50 ans. Des consommateurs toujours plus nombreux, des services de sécurités totalement dépassés et une dépense publique faramineuse pour de piètres résultats. Compte tenu des compétences partagées entre l’Etat et le Pays, il est difficile pour le législateur de s’y retrouver. Pour les spécialistes du droit local comme Me Thibaud Millet, la réponse est pourtant limpide : « Clairement. C’est au Pays, soit à l’assemblée, soit au gouvernement… Je pense que le plus simple serait de voir le gouvernement proposer un projet de loi de Pays et un arrêté qui va avec pour modifier la règlementation actuelle. (…) C’est assez simple en réalité. La délibération 78 prévoit même la possibilité de mettre en place une expérimentation médicale. »
Le colloque se poursuivra demain dans l’amphithéâtre de l’UPF. Le thème sera cette fois basé sur la santé et les vertus thérapeutique du cannabis.
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